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Intrigues en coulisses: quelle est la majorité de Manuel Valls ?

Publié le 08 avril 2014 par Juan

Intrigues en coulisses: quelle est la majorité de Manuel Valls ?Manuel Valls passe son premier oral, dans quelques heures ce mardi 8 avril 2014. Premier ministre, il doit porter un Pacte de Responsabilité et son paquet d'économies.

Mais avec quelle majorité ? 

Car nous eûmes quelques soubresauts, comme si une partie de la majorité ne voulait plus en être, à n'importe quel prix et beaucoup de silences.


Pourquoi Cécile Duflot a raison. 

Samedi dernier, lors du conseil fédéral d’Europe Ecologie-Les Verts, l'ancienne ministre du logement a rappelé les raisons de son départ du gouvernement. Le discours est fort, et inhabituel. Cécile Duflot avait beaucoup à dire.
"Quelque chose se désagrège sous nos yeux, sans que beaucoup ne soient capables d’en prendre la mesure réelle" Cécile Duflot, 5 avril 2014.
Pour le vote de confiance au nouveau gouvernement de Manuel Valls, le conseil fédéral prônait donc l'abstention. "J'espère qu'il va renoncer à faire une politique à droite toute et qu'il va faire 50 milliards d'économies, notamment dans les dépenses sociales. Ils n'ont pas entendu l'appel des électeurs aux municipales. Ils n'ont pas pris au sérieux la perte de 150 villes. (...) Si j'étais députée, je ne voterais pas la confiance. Je m'abstiendrais. " confie Eva Joly.
Les écologistes n'ont pas été séduits par le Pacte irresponsable. Même les députés hostiles au retrait d'EELV du gouvernement Valls ont protesté, crié, fustigé le Pacte irresponsable. Cet après-midi, c'est le moment de vérité.
"Je n’imagine pas un gouvernement venir devant la majorité et dire ma déclaration de politique générale c’est le pacte de responsabilité (...) Nous ne le voterons pas" François de Rugy.

Intrigues en coulisses

En parallèle, près d'une centaine de députés socialistes se décident à "mettre la pression" sur le gouvernement. Il y a une alliance composite poussée par Martine Aubry. Il y a aussi l'aile gauche du parti. Dimanche, ils sont 88 à signer un texte commun.
En rispote, le premier ministre a multiplié les consultations auprès des groupes parlementaires de ce qu'il espère être sa majorité (PS, PRG, EELV) et même au-delà (Front de gauche).
Le soir sur BFM TV, le député socialiste François Kalfon menaçait: "nous ne voterons pas le Pacte de responsabilité en l'état." Menace en l'air ? "Je préfère avoir l'optimisme de la volonté" répète-t-il pour se convaincre. "La politique que nous avons fait jusque là n'a pas fonctionné", l'aveu est clair.
En fait, l'intrigue risque de faire choux blanc. François Hollande est fin tacticien. Personne ne s'est demandé pourquoi donc, pour la première fois sous la Vème République, un gouvernement n'était qu'à demi-composé ?
Mercredi dernier, Hollande n'a nommé que des ministres, mais aucun secrétaire d'Etat. 
Aucun.
Et pourquoi donc ?
Un conseiller ministériel livrait la clé au Figaro, à propos des grincheux du moment: "Ils montent très haut dans les tours mais, dans les arrière-salles, ça négocie sur tous les coins de table. Ils sont en train d'acheter des secrétariats d'État."
Bien joué...
Y aura-t-il 88 secrétaires d'Etat ?
Le premier ministre n'est qu'un messager du Président, au mieux le pilote d'une feuille de route écrite ailleurs. Manuel Valls, ministre, a largement surjoué avec la médiatisation de sa propre personne, comme Sarkozy en son temps. Devenu premier ministre, il changera peut-être, c'est d'ailleurs le seul terrain où ses changements pourront être rapides et visibles. Gageons que Stéphane Fouks et Alain Bauer, qui le conseillaient encore dimanche 30 mars, Place Beauvau, sauront lui conseiller la bonne démarche.
Ça s’est passé rapidement et clairement, simplement et douloureusement.” 
François Hollande, à propos de la nomination de Manuel Valls.



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