« Les invasions quotidiennes » de Mazarine Pingeot

Joséphine Fayolle vit à quelques encablures de la prison de la Santé et de l'hôpital Ste Anne. Le ton est donné !   Fraîchement divorcée, Joséphine se démène dans un quotidien morose mais néanmoins chahuté. Deux petits garçons, un ex-mari hypocondriaque et envahissant, un compte en banque fragile et tout un petit monde qui lui parle à l'oreille. Ajoutés à cela, quelques ravages maternels causés dans l'enfance.   A l'aube de la quarantaine, Joséphine tente une compatibilité audacieuse : écrivain pour la jeunesse, prof de fac à mi-temps et mère de famille débordée. Elle est rigolote, touchante, un peu déjantée et résolument moderne.   Joséphine entretient des rapports singuliers mais très intéressants avec les objets du quotidien, et elle possède une façon très personnelle de résoudre les problèmes (On appréciera l'épisode du lave-vaisselle).   Elle fume comme un pompier, se met une pression monstre, tente de surnager entre les différents petits films qu'elle a coutume de se monter et sa fixette pour son directeur de collection. Joséphine est une cérébrale, elle aime décortiquer et disséquer le quotidien. En même temps, Joséphine n'est-elle pas un peu une synthèse de toutes les femmes ?   Soumise à un rythme soutenu voire effréné, obligée de jongler en permanence pour assurer le quotidien et un peu gênée aux entournures par la cape de superwoman ?
Au final on obtient un bouquin vif et tourbillonnant, aux charmantes tournures de phrases. On le referme légèrement hors d'haleine, le titre annonçait bien la couleur, pas de déception. Mention spéciale au chapitre " Jour 11 ", tendre et délicat. Une très jolie version de l'amour maternel.
Pratique.
« Les invasions quotidiennes » de Mazarine Pingeot, paru en 2014, aux éditions Julliard. 

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