Avons-nous assisté, dimanche dernier, à la première et dernière élection de Roger Vicot comme maire de Lomme ?

Loin de moi l'envie de lui gâcher son plaisir ! D'ailleurs je m'étais abstenu de montrer ma tête pour ne lui causer aucun déplaisir ce jour-là, son jour.
C'est vrai qu'il était stressé, le soir du premier tour. La presse l'avait d'ailleurs abondamment relevé, le photographiant mains dans les poches et visage crispé. Pourtant, il n'y avait pas de quoi. 45, presque 46 %, c'était plus qu'honorable, c'était quasiment la qualification dans la poche au deuxième tour. En plus, c'était sa première fois; En plus, il partait sans les communistes. Et en plus, il avait presque pas fait campagne : trois tracts dans les boîtes aux lettres, la distribution habituelle sur les marchés (comme les autres), bon, il y avait bien cette lettre de soutien d'un député socialiste de la circonscription (c'est vrai que, compte tenu du contexte, c'était plutôt un boulet à traîner qu'autre chose !). Il avait organisé des réunions de socialistes entre eux et suivre sa campagne sur internet, c'était presque aussi excitant que d'observer un poisson rouge faire le tour de son bocal ! Mais les voix des écologistes lui ont permis de gagner au deuxième tour.
Non, si le titre de mon post est aussi interrogateur, pointant les incertitudes du lendemain, c'est que, comme disait mon ancien entraîneur d'échecs, "c'est la situation qui décide". Et en ce moment, elle bouge plutôt vite. Nous faisons face à un coup d'accélérateur de l'histoire. Les personnes averties auront compris que je veux parler de l'évolution des pouvoirs et des compétences des collectivités territoriales, et plus spécifiquement, de la montée en puissance des métropoles, dont un des effets est de rendre obsolète le statut de ville associée. D'ailleurs, rappelons qu'il avait été imposé aux Lommois. J'ai pu voir au soir du deuxième tour que le peuple de Lomme ne l'a toujours pas digéré. Ensuite, entre compétences gérées par la ville de Lille comme le personnel et les marchés publics, et l'argent de poche qu'on laisse à la ville de Lomme, il devient difficile de s'y retrouver. Chaque année, on est tout fier d'exhiber un budget d'environ 16 millions d'euros. Mais quand on sait que le budget total des trois villes associées est de 350 millions d'euros, que Lomme représente un septième de la population totale et que donc proportionnellement elle devrait avoir à sa disposition 50 millions d'euros, il y a là de quoi en perdre rapidement son latin. Ce n'est qu'en grattant et en insistant qu'on finit par savoir que c'est Lille qui gère directement les 34 autres millions. Vous avez dit "autonomie" ? Savez-vous également que toutes les décisions prises en conseil communal à Lomme, baptisées pompeusement "délibérations", sont en fait revotées et validées au conseil municipal de Lille, dont seul les délibérations ont valeur légale ?
Justement, par rapport à cette disparition programmée de l'autonomie lommoise, notre "maire" prend des précautions oratoires : il ne s'affiche plus que comme "maire délégué" de la section communale lommoise de la ville de Lille. Ce qui veut tout dire. 
D'où ma question : irons-nous jusqu'au bout de cette logique d'absorption par la ville de Lille et deviendrons-nous son onzième quartier ? Serons-nous consultés par référendum sur cette question ? Auquel cas bien sûr le conseil communal de Lomme n'aura plus lieu d'être. Il sera remplacé par un conseil de quartier, comme à Lille, avec à sa tête un président.. Ce qui signifie que cette élection communale était probablement la dernière et qu'en conséquence la prochaine fois nous n'aurons plus ni maire, ni adjoints, ni conseillers !
Ou alors, autre hypothèse : la communauté va reprendre tellement de compétences que tout compte fait c'est elle qui décidera quasiment de tout, ce qui ôtera tout intérêt à une association Lomme Lille. Auquel cas la ville de Lomme reprendrait son indépendance et ne serait plus qu'en relations avec la communauté urbaine. C'est peut-être d'ailleurs un plan qui fermente dans l'esprit de Martine Aubry, tellement la ville de Lomme a plombé ses résultats au deuxième tour de la municipale, la faisant redescendre de 54 à 52 % des voix !
A suivre....