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les banques, voilà l’ennemi

Publié le 10 avril 2014 par Mister Gdec

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C’est à mon sens le point précis, là où exactement nos élites n’ont rien compris. Les gens du commun dont je suis,  eux, le savent bien, pour le vivre, le voir, l’observer et le comprendre  tous les jours. L’indécence de certaines fortunes de plus en plus déconnectées de toute réalité et de toute valeur d’usage, de tout entendement,  quand il nous est quant à nous si difficile d’accèder à un emploi ou de le conserver, éclatent de plus en plus visiblement à l’appréciation de chacun, au quotidien, à travers de multiples exemples, de plus en plus choquants. Ainsi celui, récent, de la rémunération des patrons de banques, qui voient leur fortune personnelle s’envoler – alors que le système bancaire a si gravement failli et que rien n’a changé depuis la crise des subprimes -  quand on demande par ailleurs  tant de sacrifices à tous les niveaux à nous autres, les sans voix, ce qui est proprement insupportable. Comment dans ses conditions faire accepter aux français la prétendue nécessité de voir leurs droits, leurs ressources, leur accès aux soins, à des services publics de qualité, à un logement décent, s’effriter année après année ?

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Agiter devant ceux qui n’ont rien ou si peu (et qui pourtant sont de plus en plus finement informés grâce aux différents outils d’information)  les chiffons rouges de l’idéologie mensongère qui consiste à magnifier la valeur travail, le mérite et l’effort, tout en leur donnant envie par une publicité envahissante, de tout un tas d’objets de convoitise, comme les outils technologiques, est proprement cynique et source symbolique d’une violence sans nom. Je ne peux le tolérer. Cela devient insupportable. Une société qui accepte un tel état de faits est condamnée à sombrer sans sourciller :

Les 67 personnes les plus fortunées de la planète possèdent autant de richesses que la moitié la plus pauvre de la population mondiale, a estimé mercredi 9 avril l’ONG Oxfam, appelant le FMI et la Banque mondiale à agir.

« Les inégalités extrêmes se sont aggravées », a affirmé l’organisation de lutte contre la pauvreté dans un communiqué, rappelant que le club des plus riches comptait jusque-là 85 membres.

Selon Oxfam, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, qui tiennent leur assemblée générale cette semaine à Washington, doivent passer de la « rhétorique » aux actes pour tenter de réduire ce fossé. (source)

En parallèle de tels exemples choquants d’accroissements des inégalités, nous assistons également à une intensification du fonctionnement oligarchique dans notre pays. Ainsi, le phénomène de ces énarques qui viennent renforcer les directions des banques. Cela est pour le moins honteux et on ne pourrait pas laisser penser qu’en l’occurrence le gouvernement ne puisse rien faire à ce scandale :

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L’ENA n’est-elle pourtant pas sensée former nos élites étatiques dirigeantes, nos administrations, et se vouer à servir l’intérêt collectif, grâce à une formation d’excellence, dont je rappelle qu’elle est payée en grande partie par nos deniers de contribuables ? Et donc, on devrait laisser dévoyer sa vocation en permettant  que ses récipiendaires servent ainsi des intérêts privés ?

Pourtant, que fait ce gouvernement, encouragé par une société française qui dernièrement a voté plus volontiers à droite, voire à l’extrême droite ? Il ne fait que donner des signes, jour après jour, année après année, d’allégeance aux banques, aux marchés financiers, aux grandes fortunes, aux patrons de grandes entreprises. Il ne cesse de distribuer des allègements de charges qui vont contribuer au dépérissement des caisses sociales pour mieux justifier plus tard la baisse de telle ou telle allocation, telle ou telle aide sociale, ou telle augmentation de cotisation salariale.  Il distribue généreusement des aides aux entreprises sous prétexte de fluidifier le marché de l’emploi alors que l’on a pu mesurer depuis trente ans de tels versements dans des puits sans fonds à quel point ce genre de mesures ne servent à rien, et que le chômage de masse est toujours là, cruellement présent. Il ne cesse de caresser les grandes entreprises dans le sens du poil, même les moins méritantes, même les moins soucieuses de l’équilibre sociétal, celles qui délocalisent, qui  licencient malgré la présence de confortables bénéfices, celles qui ont des pratiques de dumping social et fiscal totalement amorales, sans la moindre préoccupation du sort de leurs salariés qui ont pourtant parfois consenti tant de sacrifices personnels pour voir leur activité perdurer. Un tel encouragement aux pratiques les moins citoyennes, dont la seule vision est le profit à court terme, que le patron du Medef en personne, dont on connait la grande philanthropie, se sent obligé de saluer comme il se doit le discours du premier ministre.

On attend d’un gouvernement qui aurait été au moins un peu de gauche qu’il montre davantage de fermeté envers cet esprit de cupidité exacerbée, au détriment de l’équilibre de toute une société. Tel n’est manifestement pas le cas. Aussi, je considère qu’il n’y a pas d’autre alternative pour être enfin entendus : faut que ça pète. Et j’en arrive devant tant d’impuissance et de désespoir populaire dont le niveau d’abstention n’est que l’un des indicateurs, pourtant fort, à rêver d’explosions... Voilà le beau résultat de votre belle politique si diablement efficace, si pleine de certitudes et de supériorité, Mesdames et Messieurs les politiques, de droite comme d’une certaine gauche… Cela ne vous interroge-t-il pas ?


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