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« Pour le bien des entraîneurs, le système doit changer ! » Jeff Wilson

Publié le 15 avril 2014 par Tom_lexvnz @LEXVNZ

Reddition

Avis de Jeff Wilson (71 matches pour les All Blacks dont 60 tests et 44 essais) recueilli sur stuff.co.nz

Rien de plus simple que de blâmer l’entraîneur. Mais nous serions parfois plus inspiré de regarder d’un peu plus près comment fonctionne le système mis en place derrière lui.

Je sais qu’il y a beaucoup de fans des Hurricanes heureux que Mark Hammett ait confirmé son départ.  Mais honnêtement, est-ce que la Franchise lui a fourni tout le soutien nécessaire ?

Ce qui manque, au niveau du Super Rugby, ce sont des « Grands Managers », des « Directeurs », qui s’occupent  de l’image de marque, de la planification, du recrutement, des décisions relatives à l’année prochaine, capables de se projeter d’ici deux ans.  L’entraineur lui, entraîne son équipe chaque semaine en tentant d’en tirer le meilleur parti. Ce sont des rôles vraiment différents.

Les Chiefs sont actuellement les meilleurs en Nouvelle-Zélande également parce qu’ils ont les bonnes personnes aux bons postes. Ils s’appuient énormément sur Chris Tindall, leur « directeur de haute performance » qui vient directement de la NZRU. Les entraîneurs n’ont qu’à identifier leurs  besoins et Tindall fait en sorte d’apporter des réponses.  Steve Lancaster et Matt Sexton se sont longtemps occupé de tout ça aux Crusaders. Force est de constater que depuis qu’ils n’y sont plus, les résultats ne suivent plus non plus.

Pour le cas de Mark Hammett, dire qu’il ne sera jamais un bon entraîneur à cause d’une mauvaise année n’est franchement pas juste. Si nous regardons le panel d’entraîneur en Nouvelle-Zélande, on se demande quand même comment vont se passer les successions de Mark Hammett et de Jamie Joseph.  Le succès en Super Rugby est incroyablement difficile à obtenir. Tous ces entraîneurs sont jugés si durement …

Le passage pour un joueur d’ITM Cup au Super Rugby est difficile. C’est sûrement pire pour un entraîneur. Une saison de 8 semaines avec 10 matches ne vous prépare pas assez pour évoluer au Super Rugby. Pas étonnant que Tana Umaga et Tony Brown hésitent à sauter le pas pour l’instant. Ce sont de jeunes entraîneurs et s’ils veulent faire carrière, il faut qu’ils choisissent leurs rôles à bon escient ! Et si vous faites la promotion des entraîneurs inexpérimentés en Super Rugby, ce rôle de « GM » devient de plus en plus important !

Notre plus grand problème est que nous exportons beaucoup de nos entraîneurs ! Il y a finalement très peu de rôle pour eux ici qui les incitent à revenir et dès qu’un entraîneur de ce niveau perd son boulot, sa seule option devient immédiatement l’étranger. Ce n’est pas tenable. Regardez combien de temps il a fallu à Graham Henry pour gagner une Coupe du monde. Ça aurait été facile de le virer en 2007, mais si vous voulez construire quelque chose de solide, vous devez penser à long terme.

Entraîneur est un rôle semé d’ embûches; vous êtes jugé sur les résultats alors que c’est parfois totalement hors de votre contrôle.  Vous avez affaire à divers aléas de la vie courante, qui ne sont pas nécessairement maîtrisables. « Head coach » est également un poste très différent de celui d’assistant. Une grande partie de votre travail se fait en dehors du terrain, dans des salles de réunion. C’est aujourd’hui un travail de mise en place, de préparation où on avance petit à petit, grâce à son CV, ses relations … Or tout ça ne devrait pas être le travail de l’entraîneur. Il ne peut pas coacher, promouvoir l’équipe, s’organiser en coulisse, avoir une vision d’avenir … Son boulot c’est le terrain !

Est-ce que ce travail a été fait avant l’arrivée de Mark Hammett ? Est-ce que son successeur devra encore s’occuper de tout … ? Si l’organisationnel faisait son travail correctement, il y a fort à parier que les évolutions des entraîneurs seraient continuelles.


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