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Une nécessaire cohabitation à la CUS

Publié le 17 avril 2014 par Arnaud Lehmann

La participation d’élus de tendances politiques considérées comme antagonistes au niveau de l’exécutif de la Communauté Urbaine de Strasbourg semble prêter à la polémique. Les ailes les plus marquées idéologiquement de gauche à droite élèvent des critiques au nom des identités partisanes. J’estime que l’élu à vocation à représenter l’ensemble des citoyens non pas exclusivement le militant d’un camp. Il est douteux par ailleurs que l’électorat de tel ou tel édile soit si figé que cela dans une famille politique donnée. Combien de citoyens, combien de militants ?

Je pense qu’aujourd’hui le système de désignation des élus communautaires invite à la composition. Il est impensable pour moi de voir exclure une part de nos concitoyens au prétexte d’un clivage partisan alors même que ces derniers ont effectué d’autres choix que les électeurs strasbourgeois. Il serait malsain que le parti socialiste strasbourgeois puisse monopoliser l’ensemble des places de l’exécutif communautaire alors même qu’une autre offre politique est majoritaire auprès des communes partenaires. Il en serait de même en sens inverse. L’exemple bordelais est à citer en la matière. En bonne intelligence, Alain Juppé a su composer une équipe pluraliste.

Le poids croissant des intercommunalités nécessite à mon sens d’ouvrir le débat sur leur mode de désignation. Le scrutin actuel indirect masquant une élection dans une autre n’est plus souhaitable.  Faut-il s’orienter vers un système à la proportionnelle avec des listes regroupant des représentants de l’ensemble des communes concernées ou assumer une territorialisation en  calquant le scrutin cantonal ? Je ne saurais le dire, chacun a ses avantages et ses désavantages. Je doute cependant que le Parlement se saisisse de cette question qui reste trop liée à celle du cumul des mandats avec en filigrane celle du cumul des fonctions qui lui est bien plus problématique.

Au demeurant, en intégrant davantage le processus de démocratie participative au sein du travail de cette collectivité, le clivage politique est-il une réelle nécessité dans le fonctionnement de ses instances ? La cogestion me semble préférable à un conflit de type guerre froide, tout local soit-il. Elle n’interdit pas le débat pour autant. Celui-ci doit concerner les élus mais également s’ouvrir au citoyen.

Les projets à gérer pour une collectivité territoriale nécessitent bien souvent davantage un esprit pragmatique qu’une vision orientée politiquement. C’est l’intérêt général qui doit primer, pour se faire, en l’état actuel, je pense que le choix fait d’une équipe composite pour oeuvrer à la C.U.S. va dans le bon sens. Il reste à voir sa pérennité dans la pratique, mais un pas en avant est réalisé.


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