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Hector GUIMARD

Publié le 18 avril 2014 par Aelezig

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Hector Guimard (Lyon, 10 mars 1867New York, 20 mai 1942) est un architecte français et le représentant majeur de l'Art nouveau en France. Dans la mouvance internationale de ce style, Guimard fait figure de franc-tireur : il ne laisse aucun disciple derrière lui, aucune école et c’est la raison pour laquelle il a longtemps été considéré comme un acteur secondaire de ce mouvement. Cette absence de postérité contraste avec la profusion formelle et typologique extraordinaire de son œuvre architecturale et décorative, où l’architecte donne le meilleur de lui-même en une quinzaine d'années d’activité créatrice.

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Castel Béranger

Hector Guimard étudie l'architecture à Paris de 1882 à 1885 à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs puis à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Le jeune Guimard y est sensibilisé aux théories d'Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc, qui jette les bases dès 1863 avec ses Entretiens sur l'architecture des futurs principes structurels de l’Art nouveau. Elle se précise lors d’un voyage à Bruxelles, où il visite l’hôtel Tassel de Victor Horta.

Hector Guimard voit sa renommée croître grâce au Castel Béranger et de nombreuses commandes lui permettent alors d’affiner toujours davantage ses recherches esthétiques qui le poussent à une conception quasi totalitaire du décor intérieur, culminant en 1909 avec l’hôtel Guimard (cadeau de noce à sa riche épouse américaine) où des pièces ovoïdes imposent des meubles uniques, partie intégrante de l’édifice.

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Si le puits de lumière propre à Victor Horta est une donnée plutôt absente de son œuvre (sauf dans l’exemple tardif de l’hôtel Mezzara, de 1911), Guimard n’en mène pas moins des expériences spatiales étonnantes, dans la volumétrie de ses constructions notamment : la maison Coilliot et sa troublante double-façade (1899), la Bluette et sa belle harmonie volumétrique (1898), et surtout le Castel Henriette (1899) et le Castel d’Orgeval (1900), manifestations radicales d’un « plan-libre » vigoureux et asymétrique, vingt-cinq ans avant les théories de Le Corbusier. La symétrie n’est cependant pas proscrite : le magnifique hôtel Nozal, en 1905, reprend la disposition rationnelle d’un plan en équerre proposé par Viollet-le-Duc.

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Villa Berthe

Les innovations structurelles ne manquent pas non plus, comme dans l’extraordinaire salle de concert Humbert-de-Romans (1901), où une charpente complexe fractionne les ondes sonores pour aboutir à une acoustique parfaite ; ou comme dans l’hôtel Guimard (1909), où l’étroitesse de la parcelle permet à l’architecte de rejeter toute fonction porteuse sur les murs extérieurs et de libérer ainsi l’agencement des espaces intérieurs, différent d’un étage à l’autre ; etc.

Génial touche-à-tout, Guimard est aussi un précurseur de la standardisation industrielle, dans la mesure où il souhaite diffuser le nouvel art à grande échelle. Sur ce plan il connaît une véritable réussite – malgré les scandales – avec ses célèbres entrées du Métro parisien, constructions modulables où triomphe de principe de l’ornement structurel de Viollet-le-Duc. L’idée est reprise – mais avec moins de succès – en 1907 avec un catalogue d’éléments en fonte applicables à l’architecture : Fontes Artistiques, Style Guimard.

Comme pour le cadre architectural global, la conception intrinsèque de ses objets d’art procède du même idéal de continuité formelle, tant par la masse (fusion de toutes les fonctions pratiques dans un corps unique, comme pour le Vase des Binelles, de 1903) que par la ligne, comme dans le dessin de ses meubles, à la silhouette gracile et harmonieuse.

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Maison Coilliot et Hôtel Guimard

Son vocabulaire ornemental inimitable procède d’un organicisme végétal particulièrement suggestif, tout en restant résolument sur le versant de l’abstraction. Moulurations et remous nerveux investissent ainsi tant la pierre que le bois ; dans l’aplat, Guimard crée avec virtuosité de véritables compositions abstraites qui s’adaptent avec la même aisance au vitrail (hôtel Mezzara, 1910), au panneau de céramique (maison Coilliot, 1898), à la ferronnerie (Castel Canivet, 1899), au papier peint (Castel Béranger, 1898) ou au tissu (hôtel Guimard, 1909).

Mais malgré ce feu d’artifice d’innovations et de démonstrations tous azimuts, le monde se détourne rapidement de Guimard : moins que l’œuvre, c’est l’homme qui agace. Et en digne représentant de l’Art nouveau, il est lui-même victime des contradictions inhérentes aux idéaux du mouvement : ses créations les plus achevées sont financièrement inaccessibles au plus grand nombre, et à l’inverse ses tentatives de standardisation cadrent mal avec son vocabulaire très personnel. Et si ses pairs ont toujours su lui manifester leur estime, c’est finalement complètement oublié du grand public qu’il s’éteint à New York en 1942, où la crainte de la guerre l’avait fait s’exiler, sa femme étant d'origine juive.

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Hôtel Mezzara

Après de trop nombreuses destructions, des explorateurs isolés (les premiers « hectorologues ») partent à la redécouverte de l’artiste et de son univers vers les années 1960-1970 et reconstituent patiemment son histoire. Si l’essentiel a été fait de ce point de vue, il reste que, cent ans après le « geste magnifique » de l’Art nouveau (Le Corbusier), la plupart des édifices d’Hector Guimard demeurent inaccessibles au public, et qu’un musée Guimard n’a toujours pas été inauguré en France.

D'après Wikipédia


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