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Le sens du poil

Publié le 16 mai 2008 par Omelette Seizeoeufs

Sur Le Monde propose, en tant que "Décryptage", un article de Philippe Ridet sur le Très Grand Homme (TGH) et le service mininum à l'école : M. Sarkozy revient aux fondamentaux de la politique. Déjà le titre est dans la droite lignée de la nouvelle comm' élyséenne, un Sarkozy plus posé, calme, présidentiel, etc. Donc là il revient aux fondemantaux, tout le contraire des excès qu'on lui attribue si souvent.

Depuis la réforme des régimes spéciaux de retraites, en novembre 2007, M. Sarkozy attendait avec impatience une occasion de rebondir. Pour espérer quitter les profondeurs des sondages, où l'ont entraîné les mauvaises nouvelles sur le front du pouvoir d'achat et ses propres erreurs de communication.

La ligne la plus pure : quelques erreurs de communication mais pas d'erreurs politiques, et des problèmes de pouvoir d'achat qui n'ont rien à voir avec la politique du "président du pouvoir d'achat". La faute à pas de chance. Et pourtant, pendant ce temps là, le vrai Sarkozy piaffait d'impatience, attendant anxieusement l'occasion de faire de la politique. C'est vrai que, quand on est Président de la R., de telles occasions sont assez rares.

Ainsi, une position de droite somme toute classique devient un véritable coup pour le toujours admiratif Monsieur Ridet :

Pour M. Sarkozy, le bénéfice de la manoeuvre est multiple : il honore une promesse de campagne, il satisfait une large proportion de Français favorables à cette mesure et il place la gauche, hostile à ce "service minimum" dans les villes qu'elle administre, en porte-à-faux avec l'opinion; il s'offre une tribune.

Pourquoi faut-il être si dur avec Philippe Ridet ? Je croyais qu'il ne devait plus s'occuper de l'Elysée. Quand j'ai lu son article, je me disais : "tiens, c'est bizarre, on dirait du Ridet. Et pourtant." Et pourtant, c'était bien lui, fidèle au poste.

Dans un Tchat au Monde, j'avais posé la question :

omelette16oeufs : Plus qu'aucun autre président, Nicolas Sarkozy a fait de son "comportement" ou de son "style" un enjeu majeur de sa personnalité politique. Les journalistes qui suivent de près le président sont un relais important dans cette communication. Cette proximité permet-elle un jugement clair des éventuelles manipulations de l'image présidentielle ?

Philippe Ridet : La proximité est nécessaire tant qu'elle n'est pas connivente. Elle permet d'approcher au plus près un personnage politique, de rendre compte le plus précisément de sa stratégie et de sa communication.

En réponse à un autre, il avait écrit :

Philippe Ridet : Je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir été instrumentalisé. Même si j'ai parfois eu l'impression d'être un maillon d'une grande chaîne de communication.

Mais j'ai toujours veillé à rendre compte le plus précisément possible, quand c'était nécessaire, des dispositifs de communication mis en place par le candidat et par le président. C'est une manière d'avertir les lecteurs des mises en scène produites par l'UMP et par l'Elysée.

On n'a jamais le sentiment d'être instrumentalisé quand on l'est, c'est normal. Sa lucidité sur les "mises en scène" est, comme dans ce papier, toujours admirative. Bien joué, Monsieur Président! Et la plupart du temps ces informations vont dans le sens du poil élyséen. Car il faut être un grand connaisseur des manoeuvres du Président, un journaliste aguéri, pour en arriver à la conclusion : tout baigne.


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