Andrea Luparelli : le tailleur romain qui ne se paye pas de mots
Il est l’un des tailleurs le plus souvent photographiés à Florence, avec Nicola et Valentino Ricci (Sciamat), Orazio Luciano et quelques autres, Andrea Luparelli développe depuis quelques années ans une vision très personnelle du style dont j’ai plaisir à parler ici, dans la mesure où elle ne se limite pas à la sacro-sainte « sartorialité ». On a souvent l’impression en effet, à lire tel ou tel commentateur, qu’il n’est point de salut en dehors du sur mesure et que ceux qui n’y ont pas accès sont des ploucs, voués à acheter ce qu’ils peuvent et à se débrouiller avec ça. Sans doute la sur-médiatisation récente du bespoke tailoring a-t-elle permis à quelques tailleurs en perte de vitesse de retrouver un second souffle ; elle passe aussi – et c’est plus contestable – par une confiscation du style au profit du spectaculaire et de l’argent.
Bien que fervent défenseur de la grande mesure, Andrea Luparelli a compris qu’on pouvait être visible sans être (trop) voyant et s’est forgé un style en conséquence, à mi-chemin entre la naturalezza napolitaine et un maintien plus… « continental ». Il est aussi à l’aise avec un costume Ripense (sa griffe, dont il est, en toute logique, le premier ambassadeur) qu’avec des tennis, une paire de jeans et un sweater. Dans tous les cas, il garde le sens de la mesure et des associations justes. Surtout, il ne recherche pas un statut par le biais du vêtement. Il sait qui il est et il l’assume.
Je me souviens que dans les années 1990, certaines personnes d’influence (telle l’ex-mannequin devenue styliste Inès de La Fressange) enseignaient qu’il n’était pas nécessaire d’acheter la panoplie complète d’un grand couturier ou d’une marque connue pour avoir du style. Alors que l’apparence est devenue aussi une préoccupation masculine, il est peut-être bon de le rappeler. Rappelons aussi qu’on ne peut pas prendre plaisir à s’habiller sans se connaître, avantages et défauts physiques compris – ces mêmes avantages qu’un tailleur habile fera ressortir, ces mêmes défauts qu’il contribuera à gommer. Le reste ne sert qu’à vendre du papier… ou du tissu.
Andrea Luparelli – Sartoria Ripense
Via di Ripetta, 38
00186 Roma
Tél. : +39 0 63 23 37 27
E-mail : [email protected]
Site : http://www.sartoriaripense.com.
Plus de photos : http://sartoriaripense.tumblr.com.
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