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Bernard Kouchner défend la principale rupture du mandat présidentiel

Publié le 16 mai 2008 par Exprimeo
Hier soir sur le plateau de France 2, Bernard Kouchner a défendu avec sincérité et talent la principale rupture du mandat de Nicolas Sarkozy : faire imploser les vieux fonds de commerces politiques pour réformer la France loin des blocages artificiels. Jeudi 15 mai, sur le plateau de France 2, Bernard Kouchner a relevé un véritable défi : exposer combien le temps de l'opposition droite/gauche est passé. A l'issue de plusieurs cohabitations, il a pris fin au début du nouveau millénaire. La société vit désormais un clivage entre les modernistes et les conservatistes. Les premiers sont ceux qui croient au développement personnel, à l'individualisation des vies et à l'internationalisation incontournable. Les seconds refusent de fait ce qu'ils pensent être le nouveau millénaire parce qu'il est pour eux le siècle de toutes les peurs : la mondialisation, le terrorisme, les précarités généralisées y compris sur le devenir même de la planète avec le dossier de plus en plus vulgarisé du réchauffement climatique… La difficulté résulte du fait que ce nouveau clivage ne recouvre pas les frontières de l'ancienne organisation de nos forces politiques. La vie politique ne recouvre plus les grands repères de la réalité sociologique. Le vote du 29 mai 2005 à l'occasion du référendum sur le traité européen a été le 1er scrutin à consacrer aussi manifestement l'émergence de cette évolution. Parce qu'elle ne correspond pas aux repères anciens, cette évolution devrait faire imploser les composantes politiques traditionnelles au sein desquelles cohabitent désormais des tenants de lectures trop éclatées de l'avenir. De ce décalage entre la France politique et la France sociologique naît la paralysie de notre pays face à la modernité. Les scrutins sont construits sur une "parole d'élection" qui ne peut pas être le socle d'actions car elle n'a pas d'ancrage sociologique majoritaire réel. Chaque coalition politique continue sur la lancée de son histoire, avance avec les à-coups d'intérêts à court terme de son leader. Mais, en aucun cas, elle n'a eu le courage de regarder en face cette nouvelle réalité. Le Parti Socialiste reste ancré aux coalitions de l'ancien siècle. Il a tourné la page de la seconde moitié des années 80 qui l'avait vu proclamé champion d'une "société avec une France d'avance". Pierre Moscovici, rédacteur du programme présidentiel de Jospin en 2001, est un des derniers conceptuels de talent du PS. Il a dû se réfugier à de nombreuses reprises derrière des formules générales pour éluder les vraies questions posées par Bernard Kouchner. Des questions qui ont montré, si besoin était, que la véritable fracture échouée lors de la première année du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy c'est la non implosion des fonds de commerces politiques habituels. C'est pourtant peut-être là le point de passage obligé préalable pour toutes les réformes afin que les blocages habituels n'encadrent plus le politiquement correct qui paralyse.

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