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INSUFFISANCE CARDIAQUE: Un ADN "poubelle" facteur prédictif de la maladie – Circulation

Publié le 27 avril 2014 par Santelog @santelog

L’ADN «  poubelle » qui désigne de grandes sections non codantes du génome, et jusqu’à récemment privé de fonction particulière dans l’organisme, vient d’être corrélé, ou plutôt les ARN qu’il produit, à l’insuffisance cardiaque chez l’Homme. Ces travaux de l’Université de St. Louis, parmi les premiers à affecter une fonction spécifique à du «  junk DNA  », soutenus par le National Heart, Lung and Blood Institute (NHLBI-NIH) et présentés dans la revue Circulation, pourraient permettre le développement de tests de détection, et de surveillance des traitements.

 

En 2012, le National Human Genome Research Institute publiait les premiers résultats de l’étude ENCODE sur la réglementation et l’organisation du génome humain et révélait alors que notre ADN, dit  » poubelle  » ou  » junk DNA  » -car il ne code pas pour des protéines- avait bien, en réalité, toute sa fonction biologique. Car ce junk DNA a longtemps été considéré comme exempt de rôle important dans l’hérédité ou la maladie mais les dernières recherches ont montré que bon nombre de ces sections du génome, bien que ne codant pas pour des protéines, ont, en fait, d’importantes fonctions dans le corps. Cette nouvelle étude suggère un rôle spécifique de ce junk ADN, produire des molécules d’ARN, ici isolées dans des échantillons de tissus cardiaque, impliquées dans la coordination de la régulation de plusieurs gènes de la fonction cardiaque.

Ici, les chercheurs ont analysé, de manière exhaustive, toutes les molécules d’ARN exprimées dans le cœur humain, sain ou défaillant, avant et après que des patients «  insuffisants  » aient été implantés d’un dispositif d’assistance ventriculaire gauche (DAVG)- un dispositif qui permet d’augmenter la capacité de pompage du cœur dans l’attente d’une transplantation cardiaque. Cette recherche a été menée sur 8 cœurs sains, 8 cœurs de patients atteints d’insuffisance cardiaque ischémique et 8 cœurs de patients atteints d’insuffisance cardiaque non ischémique. Bien que l’échantillon soit réduit, les 16 cœurs défaillants ont été «  échantillonnés  » à 2 reprises, avant et après DAVG. Un double échantillonnage important pour comprendre ce qui se passe au niveau moléculaire quand un dispositif prend en charge une partie du pompage.

Les profils d’expression des ARN longues non codantes permettent d’identifier 2 grands types d’insuffisance cardiaque et de caractériser un cœur défaillant, avant et après implantation du DAVG. Ainsi, l’expression des ARNs non codantes permet de différencier une insuffisance cardiaque associée à une crise cardiaque ou non ischémique.  

A ce stade, les chercheurs ne savent pas interpréter ces différences de junk ARN en termes de cause ou d’effet de l’insuffisance cardiaque, mais ils suggèrent leur rôle probable dans la régulation de plusieurs gènes impliqués dans la fonction cardiaque.

·   Au-delà, ces molécules d’ARN non codantes longue pourraient être un marqueur de l’efficacité, pour le patient, de l’assistance ventriculaire gauche. Ici, chez les patients qui ont montré avec le DAVG une amélioration significative de la fonction cardiaque, les chercheurs identifient une modification d’environ 10% de ces ARN non codantes…

·   Enfin, ces données constituent probablement la base de tests permettant une détection précoce de la maladie, idéalement avant l’apparition des premiers symptômes.

Source: Circulation March 4, 2014 Deep RNA sequencing reveals dynamic regulation of myocardial noncoding RNAs in failing human heart and remodeling with mechanical circulatory support (Visuel NIH, intérieur d’une artère)

Lire aussi:GÉNOME: L’ADN poubelle, pas si junk que ça


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