Depuis sa naissance en 2011, le concept d'épargne d'impulsion n'en finit plus d'inspirer les institutions financières, qui redoublent d'imagination afin de le rendre toujours plus addictif. Fidèle à cette tradition, Hop-Ép@rgne, la déclinaison qu'en propose le canadien Desjardins, introduit deux nouveautés à retenir.
A la base, le principe général reste inchangé : offrir aux consommateurs – qui reconnaissent (et regrettent) dépenser des fortunes en achats superflus (2,5 milliards de dollars par an pour les Québecois, selon Desjardins) – une solution simple et instantanée leur permettant de mettre cet argent de côté plutôt que de le gaspiller. Cette idée se traduit concrètement par un service mobile donnant la possibilité de transférer en un seul geste une somme prédéterminée sur un compte d'épargne.
La première particularité de Hop-Ép@rgne apparaît lors de la configuration initiale de l'outil, qui est en fait intégré dans l'application bancaire de Desjardins. En effet, parmi les premières étapes de la procédure, le client est invité à ouvrir le compte d'épargne sur lequel il pourra déposer ses économies, s'il ne l'a pas déjà fait. L'opération est réalisée immédiatement, entièrement en ligne, ce qui est rendu possible (entre autres) par la gratuité totale de l'offre, ce qui ne semble pas nécessairement être l'habitude au Canada.
Une fois le compte ouvert, il ne reste plus qu'à définir quelques paramètres pour commencer à utiliser Hop-Ép@rgne. Il s'agit d'abord de sélectionner le compte de provenance et le montant à virer lors de chaque « impulsion ». Plus intéressant, Desjardins a fait le choix d'associer l'épargne à un objectif concret et le client peut ainsi choisir entre un voyage (dont il précise la destination), un rêve (par exemple un objet, dont il prend une photo), une réserve d'argent (un montant à atteindre) ou encore une cible à échéance (seule la date est alors fixée).
Après cette étape, qui ne prend que quelques instants, l'épargne d'impulsion devient en permanence accessible depuis le tableau de bord de l'application, sans requérir la moindre authentification (seule la modification des paramètres nécessite de fournir ses identifiants). La sélection de cette option va afficher un rappel de la configuration enregistrée et du statut actuel des comptes, ainsi qu'un énorme bouton « Virer », qui déclenche immédiatement le transfert.
Petit plus particulièrement sympathique de la solution, grâce aux informations fournies à la définition de l'objectif, chaque acte d'épargne va être animé, de manière ludique. Ainsi, pour un voyage, la météo de la ville choisie est affichée, dans le cas d'un objet, sa photo est affichée sous la forme d'un puzzle qui s'assemble progressivement, la réserve d'argent se matérialisera avec un cochon-tirelire qui éclate à l'atteinte de son objectif… Et, dans tous les cas, une estimation des efforts à faire pour arriver au but est affichée (en nombre de clics restant, par décompte d'un chronomètre…).
Pour anodins qu'il puissent paraître, les compléments de Desjardins à l'idée originale de l'épargne d'impulsion apportent une réelle valeur ajoutée. En premier lieu, l'ouverture (presque) automatique du compte d'épargne est évidemment un facteur de simplification et d'accélération de son adoption par les clients. D'autre part, la ludification du geste d'épargne est probablement importante pour « récompenser » (a minima) l'utilisateur et remplacer dans une certaine mesure la gratification psychologique de l'achat auquel il est peut-être en train de renoncer…
Merci à Stéphane et Claude pour la démonstration (à distance) de Hop-Ép@rgne !