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24 avril 2014, Journée de commémoration du génocide des Arméniens, Gaël Perdriau joue le rôle de médiateur

Publié le 06 mai 2014 par Jean-Pierre Jusselme

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Vendredi 24 avril 2014 avait lieu à Saint-Etienne, place de l’Arménie, la commémoration internationale du génocide de 1915 des Arméniens. Au centre de deux communautés aux relations compliquées, le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau a tenu à apporter son soutien aux Arméniens tout en saluant les efforts de la Turquie dans le début de reconnaissance du génocide.
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Recueillement

Œillet rouge à la main, salutations de la communauté arménienne, minute de silence et dépôt de gerbe devant la statue et sa stèle, une femme, allégorie de l’Arménie prisonnière, poings liés en forme de croix, levés vers le ciel, Gaël Perdriau s’est montré soucieux quant au respect du protocole de commémoration du génocide arménien. « Ma présence était importante en ce jour pour témoigner à la communauté arménienne stéphanoise qui est très importante mon soutien et pour préparer aussi ensemble le centenaire qui se déroulera l’année prochaine ». Ce 99ème anniversaire du génocide arménien a, cette année, été précédé par un événement important puisque la veille, mercredi 23 avril, pour la première fois le gouvernement turc a parlé ouvertement de ce drame. Le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a ainsi présenté les condoléances de la Turquie « aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915 ».

Retour sur les faits historiques

Pendant la Première Guerre Mondiale, sous la politique des dirigeants jeunes-turcs, Enver, Talaat et Djemal du Comité Union et Progrès au pouvoir, la moitié de la communauté arménienne de l’empire ottoman va disparaitre. Bernard Bruneteau, historien, dans l’ouvrage « Le siècle des génocides » explique que cette éradication d’une partie du peuple arménien sur le plateau d’Anatolie était programmée et a été le fait d’une autorité étatique agissant au nom d’un projet idéologique global. Dans la nuit du 24 avril 1915 a lieu une grande rafle d’intellectuels et notables arméniens à Constantinople. Cette date marque l’anniversaire du génocide de la communauté arménienne. Il faudra toutefois attendre la création du terme de génocide de décembre 1948 par Raphaël Lemkin comme « un acte avec l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux » pour parler de génocide arménien comme le premier du XXème siècle. Mais rapidement les gouvernements successifs de Turquie vont entretenir une politique négationniste (ndlr négation : acte de l’esprit qui consiste à nier, à rejeter un rapport une proposition, une existence). Les événements de 1915 ne sont pas considérés comme un génocide. Pour la Turquie ces massacres sont la tragique conséquence de la guerre et non un acte prémédité et formalisé. La déclaration du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan amène cependant à un rétablissement de la réalité et Gaël Perdriau s’est dit sensible à ce geste de la part de la Turquie et voit en ces paroles un acte encourageant, le début d’une nouvelle entente entre les deux peuples. « La reconnaissance de la communauté turque est une étape indispensable pour l’histoire avec un grand H et puis pour pouvoir nouer entre les turcs et les arméniens des relations stables et cordiales. C’est un préalable ».

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Gael Perdriau

L’importante communauté arménienne et turque en France rend la position du gouvernement dans la reconnaissance du génocide arménien essentielle Selon le Comité de défense de la cause arménienne (CDCA), la communauté arménienne compte environ 600 000 arméniens en France. Cette communauté arménienne est issue de plusieurs vagues d’immigration notamment suite au génocide mais aussi plus récemment en raison des difficultés économiques du pays. Quant à la communauté turque, elle s’élèverait entre 350 000 et 400 000 en France (chiffres issus de l’ouvrage « La Turquie » de Ali Kazancigil). C’est lors des « trente glorieuses », que de nombreux turcs vont immigrés, l’Europe occidentale étant en pénurie de main d’œuvre. Ces deux communautés étant très présentes en France, le positionnement du maire dans la lutte contre le négationnisme du génocide arménien était donc très attendu par les Arméniens de Saint-Etienne. A la tête de la ville de Saint-Etienne depuis moins d’un mois, Gaël Perdriau qui se veut le maire de tous les stéphanois avait ainsi un véritable enjeu symbolique dans sa présence jeudi 24 avril 2014 qui représente un jour très particulier pour la communauté arménienne.

Le maire en tant qu’intermédiaire

Gaël Perdriau souhaite se positionner en tant que médiateur entre la communauté arménienne et turque. Il compte profiter de son statut de maire pour rétablir le dialogue et rassembler ces deux communautés à l’échelle de la ville. « Je veux aussi permettre, grâce aux relations que j’entretiens avec la communauté turque, un rapprochement entre ces deux peuples à l’échelle de Saint-Etienne ». Les déclarations du premier ministre turc mais aussi de la communauté arménienne stéphanoise et de Gaël Perdriau, qui ont lors de la commémoration énoncé leur volonté de réconciliation avec le peuple turc, offrent une perspective d’apaisement dans les relations entre ces deux communautés.


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