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L'amour au cœur de tout !

Publié le 08 mai 2014 par Juliette Conboudu @Conboudu_Blog

Petite j'ai manqué d'amour.
J'aurais aimé avoir des parents qui m'aiment, me félicitent, m'accordent de l'attention.
En échange j'ai eu droit à l'indifférence, les coups parfois, les jugements...

Petite j'ai vécu des scènes horribles que je vais taire car elles n'apporteraient rien au final à ce que je vais pouvoir écrire par la suite.
Souvent je souhaitais être "ma soeur",
souvent je souhaitais être une autre enfant,
souvent je voulais disparaître pour attirer l'attention et pour avoir un peu d'amour.


Je me cachais souvent dans un placard tout noir pour que l'on me cherche et que ma mère s'inquiète mais je pouvais y rester des heures sans qu'elle ne me cherche. Ce sont mes soeurs qui me réconfortaient quand elles le pouvaient, quand elles étaient autorisées à venir me chercher.

Petite, je pleurais beaucoup, j'avais peur de tout et de tout le monde. Si je pleurais trop j'avais soit une bonne claque tellement mes parents étaient excédés soit ils m'ordonnaient de monter dans ma chambre pour ne plus me voir ni m'entendre. Bien souvent j'avais droit aux deux. Régulièrement j'étais humiliée par mes parents devant mes sœurs, et autres personnes qui pouvaient être présentes, mes frères n'étant pas encore nés, (ils sont arrivés lorsque j'avais 6 ans). Je n'ai que des souvenirs horribles de mon enfance et sincèrement je n'ai aucun souvenir heureux actuellement.

Aujourd'hui, j'écris cela car en devenant maman j'ai découvert beaucoup de choses sur moi, sur mon passé et sur mes capacités à octroyer l'amour.

C'est en analysant mon passé et les manques que j'ai eu que j'ai pu faire face à mes sentiments. Aujourd'hui c'est pour donner le meilleur à mes enfants que je prends sur moi et prends le temps de tout analyser souvent dans le douleur de ce passé.

J'avais très peur de devenir un jour maman.

C'était mon souhait le plus cher mais en même temps le rêve le plus craint.

J'avais encore plus de craintes à l'idée de mettre au monde une fille.

Avec la naissance de mes filles, beaucoup de souvenirs sont remontés à la surface, beaucoup d'événements difficiles qui aujourd'hui encore sont sous silence.

A partir de la 1ère vraie crise de frustration de Mininous je me suis sentie démunie. C'est une situation de stress réelle. Je n'osais pas la porter, la prendre dans mes bras pour la consoler. Elle pleurait, les larmes coulaient, mais j'étais dans l'incapacité de lui accorder l'amour dont elle avait besoin particulièrement à ce moment là. Je l'ai mise malgré moi dans une situation d'insécurité. Il aurait fallu que je m'abaisse à elle et lui explique que je comprenais ce qu'elle ressentait, puis il aurait fallu également que je la serre fort dans mes bras pour qu'elle s'apaise. D'habitude j'y arrive mais ce jour là c'était impossible.
La seule chose qui me venait à l'esprit était
- soit la frapper pour la faire taire,
- soit fuir dans une pièce pour ne plus la voir ni l'entendre.
- Et puis, au final je restais prostrée ne sachant plus quoi faire.
Après quelques minutes de respiration et de recentrage sur moi-même, je suis allée la voir pour la serrer fort dans mes bras en lui disant que je l'aime. J'étais désolée de ne pas avoir pu le faire avant.


Je m'intéresse à la parentalité bienveillante, je lis beaucoup de choses à ce sujet, je suis en contact avec des parents et une association dans ce domaine. Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour ne pas reproduire le schéma horrible et désastreux que j'ai vécu. C'est très difficile par moment de ne pas se laisser aller à ce que nous avons toujours connu. Il est donc difficile pour moi de ne pas succomber à la peur, la souffrance, la violence, la haine.

Au détour de plusieurs échanges j'ai appris quelque chose d'important :

Nous accordons un attachement suffisamment sécure à notre enfant si nous même, enfant, nous avons eu droit à cet attachement et à ce contact physique qu'est l'amour.

J'ai beaucoup pleuré en comprenant ceci et en acceptant d'être la personne que je suis. Au final si parfois je suis tentée de fuir, d'être agressive ou encore si je reste figée c'est que petite je n'ai pas eu suffisamment d'attention, d'amour de la part de mes parents. Il faut donc que j'apprenne à pardonner à mes parents pour pouvoir aller de l'avant.

Il est important de tisser des liens et d'entrer en contact avec les gens autour de nous. Il est important de créer de vraies relations et de se rencontrer, se voir, se prendre dans les bras régulièrement en fonction des relations que nous souhaitons. Tout ceci fait que nous connaissons davantage la personne. Plus nous connaissons quelqu'un et moins nous en avons peur.

Dans la relation à l'autre que nous concédons, il existe au départ un jugement. Si ce jugement est ressenti par la personne que nous avons en face de nous, c'est néfaste. Néfaste car notre interlocuteur ne sera pas en mesure d'être réellement lui même, nous le brimerons et ses capacités seront amoindries. C'est à cause de jugement, qu'il soit positif ou négatif, que nous pouvons au fur et à mesure détruire une personne, détruire le peu de confiance qu'elle a en elle.
Si j'écris cela c'est que je l'ai vécu à plusieurs reprises malheureusement, à chaque fois il a fallu me relever mais une fragilité est restée ancrée. 

Petite, j'ai souffert de l'absence d'un père et du manque d'amour parental. J'ai souffert physiquement et mentalement.

Aujourd'hui j'ai compris beaucoup de choses et je me bats contre mon éducation, contre moi-même pour mes filles, pour qu'elles ne connaissent pas cette souffrance. Parfois, c'est un échec mais je me reprends dès que possible.

Le manque d'amour parental est horrible, il m'a détruite dès le plus jeune âge. Je ne suis jamais allée au bout de ce que je pouvais et voulais faire. Je pensais n'avoir jamais les capacités de rien tellement j'ai subi de jugements.


Mais, grâce à mes filles j'apprends, dépasse mes craintes et combats mes démons.
Aujourd'hui je fais très attention à ne pas émettre de jugement et vis très mal les critiques diverses même si celles-ci ne me sont pas destinées.
J'espère aujourd'hui que je suis sur un chemin qui permettra à mes filles d'obtenir tout l'amour dont elles ont besoin.
J'espère pouvoir leur ouvrir toutes les portes nécessaires pour qu'elles usent de toutes leurs capacités et qu'elles se dépassent.
J'espère de tout mon cœur qu'elles savent que je les aime plus que tout au monde. 

A mes filles ♥

L'amour au cœur de tout !

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