Les parlementaires ont reçu hier un exemplaire de ce qui sera désormais le guide officiel de la politique de défense et de sécurité (nouveauté).
Une véritable révolution s'annonce : restriction budgétaire, diminution inédite des effectifs, fermeture de nombreuses garnisons, réduction drastique de la présence des forces armées en Afrique, abandon de programmes d'équipement, etc.
Deux axes peuvent être dégagés : le maintien de la dissuasion nucléaire et le développement du renseignement.
Le nouveau contrat fixé aux armées est en forte baisse et la grogne s'installe chez les militaires. Même le Chef d'état-major des Armées, le général Georgelin, ne cautionne pas cette nouvelle politique :
"Partout dans le monde les budgets militaires augmentent, sauf en Europe… Savoir sans pouvoir n'est jamais d'une grande utilité. Il faut combattre l'illusion que la connaissance peut remplacer l'action".
Ni cet officier :
"On se bat désormais contre des gueux en haillons. Pour gagner ce combat des valeurs, il faut de la volonté plus que de la technologie. Or, on est en train d'annihiler cette volonté en déstabilisant les militaires. Il faut 25 ans pour faire un système de défense. Mais trois seulement pour le détruire".
et ce général :
"Aujourd’hui, le poids politique des nations ne se mesure plus en terme nucléaire mais par leur capacité d’intervention extérieure. En deçà d’un certain seuil, la baisse des effectifs, même technologiquement bien équipés, transformera nos forces en armées de deuxième rang. Il manque aujourd’hui une vision d’ensemble à notre défense pour les années à venir".
Alors que l'armée doit encore renforcer son dispositif en Afghanistan, la réunion annonçant les réformes en cours qui était initialement prévue le 19 juin semble repoussée si ce n'est aux calendes grecques, au moins dans une période socialement calme : après le 14 juillet semble souhaiter l'Elysée. Se méfierait-on de quelque chose?
Quand un corps réduit, ne développe plus ou ne maintient plus son système de défense, les médecins diagnostiquent très souvent une fin proche.