Requiem pour une passerelle (le sourire de Dana)

Publié le 13 mai 2014 par Paulo Lobo
Requiem pour une passerelle

Il semble bien que. En tout cas, c'est ce que j'ai ouï dire. La passerelle, bistrot sympa que je connais depuis des monticules d'années, c'est fini. Pour preuve, la photo. La porte close. La montre figée. Et l'oraison funèbre annoncée : les artistes vont une nouvelle fois pleurer le temps déchu.Il paraît que tout l'immeuble est condamné. À sa place, il y aura un truc moderne, avec beaucoup de vitrages et plein de m2 à louer. On est sur l'avenue de la Gare, et il convient de faire fructifier les surfaces. La bâtisse existante, avec sa petite carrure et sa pauvre petite mine grisailleuse, n'a aucune chance face à l'imperturbable logique du marché.N'empêche, on l'aimait bien, cette bâtisse, pour sa modestie, pour ce qu'elle nous racontait du siècle passé, pour les très nombreux cafés qu'on y a bus, et pour le sourire de Dana, qui l'a habité une époque.