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Questionnements

Publié le 14 mai 2014 par Feuilly

Comment une opposition syrienne, qui tue et massacre des populations civiles innocentes, pourrait-elle apporter la démocratie ?

Le chef de cette opposition déplore le nombre de morts, mais réclame des armes pour faire pencher la balance en sa faveur. N’est-ce pas avouer que sans l’intervention de cette « opposition », il n’y aurait eu aucun mort ?

Qui n’a pas compris que tous ceux que l’Occident met au pouvoir ne sont que des hommes de paille ?

Qui réalise vraiment qu’au-delà des 150 000 morts syriens, il y a aussi des centaines de milliers de blessés, des millions de réfugiés et que le pays est détruit (habitations, écoles, hôpitaux, usines, infrastructures, sans parler du patrimoine archéologique et culturel) ?

Qui ne comprend pas que les Syriens n’attendent qu’une chose : que leur armée reprenne le pouvoir partout, chasse les étrangers envoyés par l’Occident et rétablisse la paix ?

Qui a dit : « Les gars du « Jabhat al Nosra » »font du bon boulot » ? Ne cherchez pas trop loin, c’est le chef de la diplomatie d’un grand pays occidental.

Pourquoi nos gentilles démocraties ne s’émeuvent-elles pas quand les habitants d’Alep sont systématiquement affamés et assoiffés par les rebelles, qui leur coupent l’eau et l’électricité ?

Le mouvement des « Talibans » ne nous a-t-il pas été finalement bien utile pour pouvoir protéger militairement nos gazoducs dans cette région?

Qui se souvient encore que l’Amérique a financé Al Quaïda en Afghanistan contre les Russes, que Ben Laden était un ami de Bush et qu’alors que la planète entière était à sa recherche après le 11 septembre, il se faisait soigner dans un hôpital militaire américain ?

Qui a agressé la Yougoslavie, La Somalie, l’Irak, l’Afghanistan, la Lybie, la Syrie et l’Ukraine ?

Pourquoi le Tribunal pénal international ne condamne-t-il que ceux que l’Occident a vaincus ? Pourquoi ne se penche-t-il jamais sur les atrocités que l’on commet dans les pays qui sont nos amis, comme l’Arabie ou le Qatar, par exemple ? Et qu’en est-il des droits de l’homme dans ces pays (pour ne même pas parler des droits de la femme) ?

Pourquoi le même Tribunal international ne se penche-t-il pas sur ceux qui ont soutenu et armé l’opposition syrienne, cautionnant du même coup les atrocités commises contre les Chrétiens, les Alaouites, les Druzes, les Maronites, les Arméniens et tous les musulmans qui n’étaient pas sunnites intégristes ?

Pourrons-nous dire plus tard que nous ne savions pas ?

Peut-on dire que nos dirigeants ne savaient pas ?

Pourquoi la chef de la diplomatie européenne ne s’est-elle pas émue quand on lui a dit que les tireurs d’élite de la place Maïdan tiraient à la fois sur les manifestants et sur les policiers pour semer le chaos et provoquer une réaction violente de part et d’autre ? Savait-elle déjà qu’il en était ainsi ? Et si elle ne savait pas, pourquoi n’a-t-elle pas demandé une enquête avant de soutenir inconditionnellement une bande de fascistes et de les mettre au pouvoir à Kiev ?

Pourquoi personne ne réagit-il devant la folie des hommes ?

Pourquoi s’émeut-on subitement sur le sort atroce de 200 lycéennes africaines que les djihadistes vont vendre comme esclaves sexuelles alors que ces pratiques sont finalement courantes dans certains pays arabes avec qui nous entretenons de bonnes relations ?

Pourquoi combattons-nous le djihad en Afrique alors que nous le finançons en Syrie ?

Pourquoi le pays le plus civilisé et le chantre de la démocratie, à savoir l’Amérique, possède-t-il des bases militaires dans 78 pays au monde et pratique officiellement enlèvements et torture ?

Pourquoi nos journalistes ne nous informent-ils jamais de tout cela ?

Pourquoi alors que nous sommes en pleine campagne électorale pour les européennes, aucun politicien ne dénonce-t-il le nouveau traité commercial transatlantique qui va concrétiser la suprématie et la domination des grosses multinationales ?

Pourquoi un pour cent de la population peut-il berner ainsi l’ensemble de la planète ?

Pourquoi ne parvenons-nous pas à inverser la tendance de ce courant libéral qui réduit nos acquis sociaux, nous fait travailler de plus en plus tard (l’âge de la retraite vient d’être porté à 70 ans en Australie) et laisse des millions de jeunes au chômage ?

Si 99 % de la population ne parvient plus à se faire entendre, peut-on encore dire que nous sommes en démocratie ?

Et si nous ne sommes plus en démocratie, ne serait-il pas urgent de la rétablir ?

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