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Les chroniques d’antan : Piranhas 3D (2010)

Publié le 14 mai 2014 par Leprocrastinateur @Le_procrastin
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Les chroniques d'antan
  • Les chroniques d’antan : Piranhas 3D (2010)

Les chroniques d’antan s’attaquent à Piranhas 3D, une bonne merde audiovisuelle comme on en fait depuis l’invention du cinéma.

Les chroniques de Bulot ont éveillé en moi une vieille idée qui était de réaliser des critiques de films et des tests de jeux vidéos datant de quelques années, aujourd’hui, c’est Piranhas 3D qui va en prendre pour son grade. Des critiques de films, des tests de jeux vidéos, des avis qui auraient pu voir le jour à l’époque mais qui prennent tout leur sens aujourd’hui. C’est ça, la procrastination…

Avec Piranhas 3D, je ne prends pas de risques. C’est un must pour commencer cette chronique qui m’est chère finalement (avant même d’avoir réellement commencé, me direz-vous).  Bref, commençons tout de suite ce lynchage dans les règles de l’art, commençons par le commencement, c’est à dire la petite affiche du film sur Allociné, son synopsis et sa bande annonce, pour que vous compreniez bien de quoi on parle là.

Présentation disponible sur Allociné (cliquez pour vous rendre sur Allociné).

Présentation disponible sur Allociné (cliquez pour vous rendre sur Allociné).

SYNOPSIS

Alors que la ville de Lake Victoria s’apprête à recevoir des milliers d’étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre, sous le lac, une faille d’où des milliers de piranhas s’échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac tandis que Julie, la shérif, découvre un premier corps dévoré… La journée va être d’autant plus longue pour elle que Jake, son fils, a délaissé la garde de ses jeunes frères et sœurs pour servir de guide à bord du bateau des sexy Wild Wild Girls !

Introduction

Soyons clairs dès le début : je savais qu’en me calant devant Piranhas 3D, ce mardi 13 mai après le génialissime Godzilla de 1998 sur la chaine NT1, je n’allais pas voir du grand cinéma. Mais vous serez surpris que je n’ai pas que des trucs méchants à dire de ce film, même s’il laisse vraiment sur sa faim et fin. Vous comprendrez pourquoi.

Commençons par le titre : Piranhas 3D. Quelle idée d’aller flanquer le titre original de 3D, lorsque le film ne sera disponible qu’en version 2D à la sortie du cinéma? On sent déjà l’arnaque fumeuse à plein nez, une technique marketing de merde pour attirer le pleupleu en salle de cinéma. Y’a pas que le 3D évidemment, bien sûr, Piranhas 3D promets des culs, des boobs et du gore. Rassembler en un seul film toute la perversité de l’Homme : le sexe et la violence. Miam, excellent concept de vente, d’ailleurs, les producteurs ont sautés sur l’occasion : c’était l’idée en or de ce XXIe siècle, d’après eux (voir Wikipedia).

Maintenant, après une bande annonce aguicheuse et un titre de film qui fait le tapin auprès du spectateur, il est temps de vous servir un scénario (crédible) pour justifier la réalisation de ce film.

Scénario

Absent.

Acteurs

Parlons des acteurs. On retrouvera les anciennes gueules de séries B qui n’ont pas réussi à percer dans le monde du cinéma d’Hollywood mais qui ont quand même un physique irréprochable, à défaut d’avoir du talent. A l’écran, médiocrité et filles aux gros seins partagent le premier rôle. Jerry O’Connel (Sliders, les mondes parallèles; Mission To Mars) vient donner la réplique à des ados attardés, secondé par Elisabeth Shue (Retour vers le Futur 2, 3…) et Christofer Lloyd… QUOI? Le fantastique Docteur Emmett Brown dont la réplique « 2,21 gigowatts! » restera gravée à tout jamais dans le cinéma se retrouve à jouer (encore) un savant fou sans l’amour ni la passion qui l’animaient dans les Retour vers le Futur… Quelle tristesse d’aller ternir l’image de certains héros du cinéma dans des films aussi pourris que Piranhas 3D, quelle tristesse de vendre son âme dans un tel script… Bref, c’est pas non plus grâce à la plastique de Kelly Brook que le film sera sauvé du naufrage malheureusement, même si celle-ci n’est pas réfractaire à montrer plusieurs fois ses fesses et sa poitrine dans le film. Et les Piranhas dans tout ça? Ce sont quand même eux les vedettes de ce film, non? Effet de transition pour passer au chapitre « effets spéciaux »!

Piranhas 3D vous permet de voir Kelly Brooks dans son plus petit appareil (soit le ticket de métro parisien).

Piranhas 3D vous permet de voir Kelly Brooks dans son plus petit appareil (soit le ticket de métro parisien).

Effets spéciaux

C’est là où je me pose le plus de questions, finalement. On peut rien faire contre le jeu des acteurs s’ils sont déjà moisis à la moelle et si le script est pourri. Mais je venais justement de regarder Godzilla sur cette même chaine, juste avant. Daté de 1998 les gars. Putain quoi, alors que les effets spéciaux dans Godzilla semblent tellement parfaits, dans Piranhas 3D, à aucun moment mon esprit s’est fait berné : c’est du faux, archi faux, tellement faux que l’on dirait de vieilles incrustations réalisées avec paint.  Les piranhas ressemblent à de grosses patates agrémentées de dents monstrueuses et avec des clous de girofles en guise de yeux. Bref, franchement, on faisait de meilleurs effets spéciaux. C’était un film sur les piranhas, mais en fait, c’était un film où des chaussettes bouffaient des filles en bikinis. Dommage.

Ici c'est le seul piranhas avec de la gueule que vous pourrez voir.

Ici c’est le seul piranhas avec de la gueule que vous pourrez voir.

Mise en scène

C’est là où je trouve que le film gagne des points. Franchement, c’est joli. Le décor naturel (le Lac Victoria) est d’une beauté au sens propre. Les plans sont bien foutus, et malgré le jeu des acteurs et des effets spéciaux très moisis, ça permet de rentrer un peu dans le film. Pas beaucoup hein, mais c’est déjà ça de gagné, quand on voit le désastre du film… Je voudrai aussi souligner la créativité du metteur en scène, qui a imaginé des morts plus originales les unes que les autres dans ce film. Franchement, ça sauve: il n’y a pas que des meufs qui se font bouffer le string dans l’eau par les piranhas, y’a également de nombreuses morts due à la panique générale provoquée par l’arrivée des piranhas. Et là, on se régale : mélangeant subtilement humour et gore, ma scène préférée restera celle où O’Connel, après s’être fait manger les jambes et une partie de son bas ventre, s’écrire « Ils m’ont bouffé la bite! ». J’avais dit subtile? Ouais, ouais, j’assume, vous verrez, ça vous donnera le sourire (à défaut de vous avoir fait pleurer pendant tout le film!).

Scénario

Bon je reviens quand même un peu sur le scénario. Il y en a bien un (même s’il n’est là que pour justifier le gore et les boobs). Le synopsis détaille déjà pas mal la profondeur du scénario : une faille libère des piranhas préhistoriques qui sont restés des milliers d’années dedans (sans mourir évidemment) et qui décident de bouffer tout ce qui pourrait passer à côté d’eux. Jusque là, même si le scénario est plus que très bancal et ressemblant dans les grandes lignes à ces supers films de requins, ça allait encore.

Mais… la production décida certainement que les effets spéciaux n’étaient pas très convaincants : au lieu de nous servir un film sur des piranhas, nous on sert un film hommage au SpringBreak (célèbre fête aux Etats-Unis célébrant à la fois les vacances et la débauche estudiantine), mélangeant alcool, sexe, plage et fun. C’est vendeur et certainement que Kévin, 15 ans, à trouvé le film trop bien. Sachez quand même que le film dure 1h30 et que les Piranhas font leur apparition quasiment pendant la scène finale, soit 1 heure après le début du film. On s’attarde sur un scène sensuelle sous-marine (montre en main : 10 minutes dans le film) où la 3D ici devait être leur atout magique. Imaginez ce que ça donne maintenant en version 2D… Un truc monstrueux.


Piranha 3D : extrait #1 VF – Le Ballet Aquatique par cloneweb

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On laisse peut de place à l’imaginaire. On pourrait croire qu’elles vont se faire bouffer ici, mais non, même pas.

Mais ce n’est pas tout. Alors que déjà le film met une éternité à démarrer, une super surprise attend le spectateur. La scène finale. Alors que le simili héros joué par Steven R. Mcqueen trouve un moyen pour sauver sa petite amie d’une mort certaine, notamment en faisant exploser le yatch et tuant tous les piranhas à proximité, Doc les appelle pour leur signaler que ces piranhas n’étaient que des « bébés » et que les parents étaient monstrueusement plus grand. Et clap de fin. 50 secondes. Jamais vu une fin aussi bâclée. D’ailleurs je croyais que c’était une blague. Sérieux les gars. Reprenez vos esprits là, vous vous foutez complètement du spectateur qui vient voir un film de piranhas bouffeurs de chair humaine!

Si on récapitule, on a 1 heure de film où l’on comble les dialogues plats avec des boobs et du springbreak en veux-tu en voilà, on garde 20 minutes pour la scène finale où les piranhas se déchainent sur les strings des meufs dans l’eau (d’ailleurs, on parlera pas de la proportion démesurée de fille par rapport au nombre de gars, mais bon) (je le souligne encore, ce sont 20 minutes de cinéma gore et violent, mais original, alors je valide), puis 1 minute d’épilogue pour finir sur environ 10 minutes de générique. Voilà ce qu’est piranhas 3D dans son scénario.

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Je vous avais bien dit qu’un mec qui s’appelait Kévin aimerait ce film, c’était certain!

Anecdotes

Je ne comprends pas vraiment ce patriotisme soudain, mais sachez tout de même que le réalisateur n’est autre qu’un français, Alexandre Aja, connu pour ses films « La colline a des yeux », ou encore « Cobra : the space pirate ». Ce qui encore plus mal au cul, finalement. On est pas bon en comédie (je ne citerais pas les dernières bouses françaises dont on en garde le secret de fabrication), mais nous ne brillons pas non plus pour nos films « épouvantes ». Heureusement qu’il nous reste le fromage et la tarte tatin.

Le tournage devait durer 60 jours et n’en dura que 42 finalement, et c’est peut être pour cela que nous avons une fin aussi bâclée, même si tout compte fait, le film était du même niveau tout du long. Je pense que même avec 2 ans de plus, le film aurait été du même ramage.

Pour la scène finale, 300 000 litres de faux sang ont été déversés dans le lac, faisant de Piranhas 3D le film le plus « sanglant » de l’histoire… et le plus long à nettoyer aussi!

Conclusion

Piranhas 3D restera dans les annales des nanars cinématographiques dans le genre film épouvante. Même si le réalisateur semble vouloir tourner son film à la rigolade, on sent bien que ce n’est qu’un pretexte pour cacher le talent absent de Piranhas 3D, tant au niveau du scénario que du jeu pourringue et super lourd des acteurs. On saupoudre le tout de sexe et de beaux plans larges sur de magnifiques paysages vallonnés et on a un film qui attirera les amateurs de gores et les renifleurs de culottes sales. Mon conseil : regardez ce film un soir où vous comptez vous suicider (et vous vous sentirez mieux), ou bien bourré avec des potes pour vous moquer de ce cinéma d’un autre style.


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