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Critique Ciné : Grace de Monaco, portrait innocent

Publié le 15 mai 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Grace de Monaco // De Olivier Dahan. Avec Nicole Kidman, Tim Roth et Parker Posey.


Film d’ouverture du festival de Cannes, film autorisé par Monaco mais raillé ensuite par la famille Grimaldi, Grace de Monaco était donc un film voué au scandale. Fort heureusement pour la principauté, le film se concentre sur Grace et comment cette dernière a créé le plus beau rôle de sa vie : celui de Grace de Monaco. Car oui, si elle a arrêté le cinéma et refusé le rôle que Hitchcock lui avait proposé ce n’est pas par obligation envers sa patrie mais plutôt par amour de comédienne. Car mine de rien, si elle a arrêté le cinéma c’est tout simplement que dans son conte de fée elle a trouvé un moyen de jouer plusieurs rôles. Que cela soit celui de la femme d’affaires, de l’épouse aimante ou encore de la mère de famille comblée. C’est ça la morale de l’histoire et elle fonctionne plutôt bien dans son ensemble. Certes, ce biopic de Olivier Dahan n’est pas aussi réussi que le précédent film du genre du réalisateur : La Môme mais bien que convenu et peut-être trop politiquement correct, le tout séduit grâce au charme de Nicole Kidman (Dogville) qui réalise ici certainement l’une de ses plus belles prestations. Il y a énormément de rôles dans lesquels l’actrice s’est illustré mais je dois avouer que le rôle de Grace lui va comme un gant. C’était elle et personne d’autre qu’il fallait pour le rôle.
Lorsqu'elle épouse le Prince Rainier en 1956, Grace Kelly est alors une immense star de cinéma, promise à une carrière extraordinaire. Six ans plus tard, alors que son couple rencontre de sérieuses difficultés, Alfred Hitchcock lui propose de revenir à Hollywood, pour incarner Marnie dans son prochain film. Mais c'est aussi le moment ou la France menace d'annexer Monaco, ce petit pays dont elle est maintenant la Princesse. Grace est déchirée. Il lui faudra choisir entre la flamme artistique qui la consume encore ou devenir définitivement : Son Altesse Sérénissime, la Princesse Grace de Monaco.
Olivier Dahan choisi dans son biopic de rendre parfois hommage au cinéma dans lequel Grace Kelly a pu s’illustrer (notamment cette scène de voiture filmée comme à la bonne vieille époque). C’était assez malin et surtout cela permet au film d’être kitsch dans le bon sens du terme. D’un point de vue de la mise en scène, Olivier Dahan insiste sur tout ce qui peut être étincelant et je trouve ça merveilleux. Surtout que cela colle parfaitement au personnage de Grace et puis à Monaco. Pour ce qui est du scénario, celui-ci est plus gentil que piquant. C’est dommage, notamment car j’aurais peut-être apprécié de voir un peu plus les enjeux politiques de l’époque (De Gaulle qui veut annexer Monaco à la France de façon maligne avec son histoire d’impôt, Grace qui pourrait retourner à Hollywood pour tourner un film avec Hitchcock, etc.). Du coup, cet aspect du film est trop édulcoré au profil de l’image de Grace. On sent que Grace de Monaco ne se veut pas trop acerbe sur les méthodes de Monaco pour faire en sorte de reste indépendant. Car c’est aussi ça tout l’enjeu de l’histoire.
Le film ne voulait pas se concentrer sur la rencontre entre le Prince et Grace, ni sur leur mariage, mais plutôt sur la manière dont Grace Kelly est devenue Grace de Monaco. Car c’est ça le plus important dans la vie de cette femme. Mais pour ne pas froisser Monaco et surtout avoir l’aval de la famille, il fallait faire un film pas trop méchant. Le méchant dans l’histoire c’est donc De Gaulle. Les autres sont tous des gentils. Alors certes, au fond c’est vrai que la France n’a pas été tendre avec Monaco mais au fond est-ce Monaco a été tendre avec la France ? C’est là que l’on est en droit de se poser des questions. Le film cherche donc à prouver que si Grace est restée c’est uniquement pour sa famille et parce qu’elle a encore de l’amour pour le Prince. Sans compter qu’elle va petit à petit découvrir qu’il y a un rôle à jouer, et même plusieurs, comme au cinéma. C’est soigné, lisse parfois mais Nicole Kidman rend le tout somptueux. Les décors sont magnifiques et Olivier Dahan les maitrise. Ce qu’il ne maitrise pas cependant c’est la véracité de ce qu’il raconte dans le sens où tout est inspiré de faits réels mais pas de fais … factuels. Dommage.
Note : 6/10. En bref, un biopic plutôt joli dans son ensemble avec une Nicole Kidman à l’aise et parfaite dans le rôle. On peut regretter tout de même le côté lisse de la narration, certainement là pour ne pas froisser Monaco faire passer la Principauté pour les gentils de l’histoire.


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