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Les fausses informations de Renaud-Bray

Par Manouane @manouane
Les fausses informations de Renaud-Bray

Radio-Canada et Le Devoir ont récemment souligné que la chaîne de librairie Renaud-Bray était à couteaux tirés avec le distributeur Dimedia. La source de la bisbille réside dans une décision unilatérale prise par la direction de Renaud-Bray relativement aux conditions de paiement des livres : « Au lieu de payer tous les deux mois la totalité des volumes commandés, Renaud Bray aurait déduit du montant la valeur des invendus retournés à Diffusion Dimédia. Des livres qui étaient auparavant crédités à Renaud Bray, deux mois plus tard, dans l’exercice financier » (Source : Radio-Canada).

En guise de représailles, Dimedia a décidé de cesser de livrer aux librairies Renaud-Bray les nouveautés des éditeurs qu’ils représentent. Et il s’agit d’éditeurs de renom : Boréal, Ecosociété, Septentrion, Seuil, Payot & Rivages, PUF, pour ne nommer que celles-ci. Au total, c’est 72 éditeurs québécois et canadiens français et 289 éditeurs européens dont les nouveautés ne se retrouvent plus sur les étagères de Renaud-Bray. Il est à souligner que Dimedia est un acteur important dans la distribution du livre au Québec.

Curieux, j’ai posé quelques questions relativement à ce conflit à un libraire que j’apprécie et dont l’opinion m’importe. Dans un premier temps, il m’a confirmé que la façon de faire de Dimedia est courante et qu’il s’agit d’une entreprise tout à fait accommodante avec laquelle il est agréable de commercer.

Par contre, lorsque je l’ai interrogé sur les conséquences du conflit sur les librairies Renaud-Bray, sa réponse m’a laissé pantois : selon ce qu’il a entendu de la part de plusieurs clients, les libraires de Renaud-Bray communiqueraient de fausses informations aux clients. Il semblerait que lorsqu’un client demande une nouveauté publiée chez un éditeur distribué par Dimedia, les libraires répondraient soit le livre n’est pas publié, soit qu’il n’est pas disponible.

Interloqué, je me suis immédiatement dirigé à un Renaud-Bray pour valider les propos de mon libraire. En succursale, je demande au libraire, derrière son comptoir, où je peux trouver un roman, publié chez Boréal. La libraire regarde son écran et me dit que le roman n’est pas encore sorti, qu’il le sera bientôt, et que si je donne mon nom et mon numéro de téléphone, on en retiendra un exemplaire pour moi. Seul problème, le roman est bel et bien disponible en librairie et ce, depuis le 6 mai dernier. Je l’ai même tâté lors de ma visite dans une librairie indépendante situé à quelques coins de rue de là.

Renaud-Bray semble être dans une stratégie qui consiste à obtenir auprès des distributeurs des conditions avantageuses compte tenu de sa position dans le marché. Serait-ce une stratégie qui consiste à contourner un acteur trop gênant afin d’augmenter ses profils? Rappelons que dans la chaine du livre, le libraire perçoit approximativement 40% des revenus, l’éditeur 40% et le distributeur, 20% (Source : Radio-Canada).

Parallèlement, il semblerait que Amazon agisse de la même façon avec Hachette. Les deux groupes sont en train de négocier le renouvellement de leur contrat commercial. Afin d’obtenir de meilleures conditions, le distributeur en ligne emploierait des tactiques variées pour détourner les clients vers d’autres auteurs et éditeurs. Ainsi, pour les livres distribués par Hachette, Amazon serait soit en rupture de stock soit afficherait des délais de 2 à 4 semaines.

Bref, si vous recherchez une nouveauté, les lecteurs sont invités à visiter la librairie indépendante la plus proche. Pour la localiser, il suffit d’utiliser ce moteur de recherche : http://www.alq.qc.ca/_librairies. La recherche se fait par code postal.


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