"C’était comme si je n’avais jamais réalisé auparavant à quel point le monde est beau. J’étais couché sur le dos dans la mousse tiède et sèche et j’écoutais le chant des alouettes montant vers le ciel clair, depuis les champs proches de la mer. Jamais musique ne me procura le même plaisir que ce chant passionnément joyeux. Il était comme un ravissement bondissant et exultant… un son brillant, pareil à une flamme. C’est alors qu’une étrange expérience fondit sur moi. On eût dit que tout ce qui m’entourait s’était soudain retrouvé à l’intérieur de moi-même. L’univers entier paraissait résider en moi. C’était en moi que les arbres balançaient leur verte ramure, en moi que l’alouette chantait, en moi que brillait le chaud soleil et que s’étendait l’ombre fraîche. Un nuage monta dans le ciel et une légère averse vint crépiter sur le feuillage. Je sentais sa fraîcheur s’épancher dans mon âme et je percevais dans tout mon être l’odeur délicieuse de l’herbe, des plantes, de la riche terre brune. J’aurais pu sangloter de joie."
Forrest Reid, Following Darkness, 1912.
Poète et écrivain irlandais
Forrest Reid (b. 24 June 1875, Ireland; d. 4 January 1947,Northern Ireland)
Le son est-il à l'extérieur de moi ? N'apparait-il pas en moi ? A zéro centimètre de distance ?
Et si tout est à l'intérieur de moi, y a-t-il encore un intérieur?
S'éveiller à sa vraie nature , c'est abandonner l'extérieur et l'intérieur.
jlr