Si le travail de Warner Bros Montréal avec Batman a laissé quelques joueurs sur leur faim, RockSteady peaufinait son œuvre Batman Arkham City à l’aide d’un contenu téléchargeable (DLC) nommé Harley’s Quinn Revenge ou Harley Quinn se venge en Français. C’était il y a bientôt 2 ans déjà qu’était sorti une aventure annexe sur laquelle le studio mise visiblement beaucoup. Si vous n’êtes pas insensibles à l’actualité vidéoludique, vous aurez remarqué que toute similitude avec le prochain épisode Batman Arkham Knight prévu sur les consoles PS4 et Xbox One n’est pas fortuite. Mieux encore, le dernier épisode de la trilogie rend particulièrement intéressante l’expérience afin de savoir si oui ou non, le contenu payant Harley Quinn se venge préludera admirablement Batman Arkham Knight … Récit d’un essai en demi-teinte et sans spoilers!
Facturé 10€ (9,99€) ou contenu dans l’Edition GOTY (Game of the Year) de Batman Arkham City pour 20,99€, l’épisode apparait des plus prometteurs en se plaçant juste après la fin de Batman Arkham City. La police de Gotham est une fois de plus épaulée par le plus célèbre des détectives lors d’une nuit agitée à Arkham City. Harley Quinn mène une révolte qui le goût de la vendetta : ses hommes de main maintiennent tout un quartier, en l’occurrence celui de l’aciérie, en tenant plusieurs policiers en otage. Nul n’en doute : il s’agit d’un piège dans lequel Batman plonge en connaissance de cause.
Une nuit encore, le Chevalier Noir doit rétablir l’équilibre à Arkham City!
Le scénario a tout d’une bonne quête annexe, à condition de ne pas être exigeant et d’être un joueur "souple". Dès lors que le joueur paie 10€, il semble être en mesure d’attendre autre chose en tout état de cause. Puisqu’il est fortement recommandé de réaliser cet épisode-épilogue après avoir terminé le jeu, vous serez forcément sensible au fait que le décor est déjà connu mais a non seulement été parcouru à plusieurs reprises dans le jeu. Harley Quinn se venge est caractérisé par un certain réchauffé et un manque cruel de véritables nouveautés. 90% des environnements sont des milieux où le joueur a déjà fait ses preuves, a déjà évolué, ou a déjà accompli de nombreuses quêtes.
Robin fait une entrée "remarquée" dans ce contenu payant.
Seuls les décors, les vêtements ou le style des personnages change en fonction des "circonstances" et des faits liés à la fin d’Arkham City. Heureusement, la grande nouveauté et probablement l’argument majeur qui justifierait l’acquisition d’Harley Quinn se venge est d’introduire l’un des coéquipiers les plus fidèles de Batman : Robin. A certains moments, le joueur aura le plaisir de découvrir un nouveau personnage à la manière de Catwoman. De nouveaux gadgets (Bombe collante, bouclier "anti-émeutes") sont utilisés par le fameux acolyte pour mener à bien le travail de son mentor : attaques discrètes ou silencieuses en appuyant sur la touche dédiée, enchainements et combos à l’aide d’un bâton et suspension discrète sur les gargouilles des lieux. Si vous n’avez pas encore essayé les défis Campagnes et autres réalisations, la prise en main ne bouleversera pas vos habitudes déjà acquises avec Batman. Elle a, toutefois, le mérite de se présenter comme une nouveauté que RockSteady maitrise une fois de plus à la perfection dans l’animation de ses personnages.
La "Team Harley Quinn" est relookée pour l’occasion du contenu!
Quasi tour à tour, le joueur aura le loisir d’incarner 2 "héros" pour compléter l’aventure. Malheureusement, en plus d’être une expérience courte, vous serez rarement confronté à de réelles scènes d’infiltration. Dès lors, avant d’entrer dans l’Aciérie, Batman sera amené à jouer des poings pour éviter les ennemis vagabonds dans la partie extérieure d’Arkham City; Robin est attendu pour combattre quelques hordes d’ennemis où la discrétion apparait en pointillés … Sauf à quelques occasions, en entrant dans une nouvelle pièce, où 1 à 2 duos de gardes seront amenés à être éliminés discrètement pour essayer le matériel du jeune coéquipier de Batman. Ce n’est ni sur la longueur ni sur une véritable rejouabilité que pourra se défendre l’épisode Harley Quinn se venge puisqu’en prenant votre temps, 3 heures au maximum vous permettront de boucler l’affaire. La durée de vie est potentiellement prolongeable par le biais de 10 trophées à remporter dont une grosse moitié est lié aux différents événements du contenu téléchargeable. Pour le reste, on retrouve de l’activité de collecte (Détruire 30 ballons d’Harley Quinn cachés dans le décor) ou à quelques défis de rapidité et de style. Respectivement, mettre moins de 3 minutes pour désamorcer 3 bombes ou, en incarnant Robin, de lier avec élégance les différents combos la majorité de ses "gadgets".
Le Chevalier Noir s’impose en grand vainqueur des plans tordus …
Déception, aussi, du côté de l’histoire proposée. Les rares lignes de dialogue ne nous offriront guère mieux que des soupçons pâles de vengeance et un objectif déjà voué à l’échec. Bref, du côté des rebondissements, nous retournerons plus facilement sur la version originale d’Arkham City voire de la surprise qu’avait constitué Batman Arkham Asylum quelques années auparavant. Harley Quinn œuvre seule, essaye de développer ses propres plans et sa personnalité. On perçoit le fait que les développeurs s’attachent au personnage et quelques traits font d’elle une Joker-bis … Au féminin. La vengeance et le souci de tuer Batman en plus; la surprise et le doute du côté des joueurs. La scène est littéralement monopolisée par l’ambition d’Harley Quinn pour un final assez anecdotique. Au fond, en reprenant la partie et le scénario de Batman Arkham City, rien ne compte véritablement dans la progression de l’histoire au sens strict. Avantage et inconvénient pour les joueurs puisque le contenu est défini par un caractère parfaitement accessoire et … En même temps frustrant, surtout pour le tarif proposé.
Harley Quinn tente vainement de développer sa personnalité dans le contenu. Malheureusement, la vengeance devient un "Gimmick" répété à outrance.
Court et fortement dispensable : deux termes qui s’associent pour définir un épisode annexe certes, bien réalisé comme à l’image des deux jeux développés par Rocksteady, mais qui manque cruellement de nous surprendre. Au reste, l’intervention de Robin est un des arguments clefs. En revanche, lui et les autres personnages sont platement représentés par des dialogues (Voire des monologues) assez banals pour l’ensemble de la progression du scénario. Si nous sommes loin d’une véritable introduction à Arkham Knight à paraitre dans quelques temps sur PlayStation 4 et Xbox One, nous pourrions être "surpris" de ce que pourrait potentiellement représenter Harley Quinn pour nos deux héros. Pour l’heure, la demoiselle de "Monsieur J" n’arrive pas à faire d’étincelles et s’avère dispensable. L’avenir confirmera si oui ou non, un nouvel ennemi ardu menacera le Chevalier Noir de la maison DC Comics. Sa place appropriée est par conséquent dans une Edition complète, désormais proposée à faible coût. Pour le reste, 10€ peuvent être économisés d’après ce caractère très dispensable d’Harley Quinn’s Revenge, qui, sur le Blog La Maison Musée, nous a déçu.