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Soleil de printemps

Par Gentlemanw

Soleil immense, celui du retour de ma fille, celle qui fait ses études ailleurs, là-bas en province, pas si loin, mais pas si proche pour le revoir plus souvent. Partiels validés, sourires du retour à la maison, barbecue dans le jardin, plaisir intense.

La saison marque de ses rayons chauds une vraie belle journée de convivialité, pour surligner encore un peu plus le mot "famille". Certes les deux autres enfants sont partis, vivent leurs vies, et la petite dernière est là, avec nous encore un peu. Son père, discret, comme souvent les hommes, ne trouvant pas les mots, lui a demandé des choses sur les études, des banalités pour ne pas lui avouer son bonheur de l'avoir près de lui. Il n'a pas osé la serrer dans ses bras, comme avant, comme lors de leurs sorties en vélo où, plus jeune, ils gagnaient le tour de france miniature, ensemble, comme des gamins, une complicité d'antan. Il n'a pas osé, mais devant son barbecue, il avait une petit larme, une gorge serrée en la regardant, épanouie, sa fille, sa dernière dans un corps de jeune femme. 

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Elle a grandi, elle a changé, loin de son adolescence compliquée, de sa vie en rupture, de nos engueulades et des soirées pleines de stress et d'incompréhensions diverses. Puis la magie du dialogue, des larmes et du psy au passage, avait donné ce miracle, ce bonheur-là. Il est heureux, mais moi aussi.

Elle parle, elle va être là pour son stage, plusieurs semaines avec nous le soir, aussi les copines et copains, mais elle partage ses ressentis, elle est devenu une jeune adulte, responsable avec des réflexions posées, des envies réelles, des sourires face à la vie professionnelle dont elle rêvait, dont elle touche le début d'une réalité.

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Moi, comme lui, j'avais envie de la serrer dans mes bras, de lui dire, même en silence notre fierté. Je l'ai prise près de moi, je lui dis quelques mots, un peu flous, mal exprimés, mais ceux qui font de nous, une vérité familiale. J'ai essuyé mes larmes, du bonheur, mais celui qui coule du coeur pour donner à mes émotions une force incontrôlable, décuplée par sa joir de vivre.

Oui discrète, heureuse, je lui fais encore des bises, elle partait déjà voir des copines, un copain peut-être, mais c'était si fort. Et puis après, comme deux vieux cons, ce que nous sommes, c'est à dire des parents, nous avons rigolé avec des larmes encore de bonheur, fiers d'avoir réussi cela, sans jamais savoir ce que nous faisions. Car donner la vie, élever des enfants, les voir grandir et s'épanouir, nous n'avions pas de manuel idéal, mais ce coeur fort qui nourrit le mot "famille".

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Ce soir, on en comprend mieux le sens, comme une étape franchie, un point au bout d'une phrase, car la vie continue, comme un texte. Ce chapitre nous paraît réussi.

Nylonement


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