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Razzia sur la chnouf

Publié le 19 mai 2014 par Dukefleed
Razzia sur la chnoufEtude documentée sur les réseaux de la drogue
Henri le Nantais débarque par avion à Paris en direct des Etats-Unis. Embauché par un certain Liski, parrain français de la drogue, Henri doit remettre de l’ordre dans le réseau et redonner sa rentabilité à ce juteux trafic.En 1945, la collection Série Noire débarque en France et va largement inspirer le cinéma français des deux décennies suivantes. En 1953, Simonin et Le Breton apporte une touche hexagonale à la série ; et la période des adaptations à la chaîne démarre avec « Touchez pas au grisby » ; Razzia sera la seconde adaptation d’un roman de la série. Jean Gabin, tête d’affiche des deux films, va être un des comédiens à exploiter le plus densément le filon. Ce genre va même lui permettre de se refaire la cerise, lui tomber en disgrâce aux yeux des réalisateurs depuis la libération. Fini le jeune premier, bonjour le fer de lance de l’argot et de langue des truands. Ce film est en effet, avant d’être un film de réalisateur, un film de scénariste et surtout de dialoguiste. En effet, la mise en scène est propre, mais minimaliste, sans effet ; juste techniquement bien maitrisée mais sans audace. Alors que les dialogues mettent en valeur toute la subtilité de la langue des petites frappes de l’époque. Ce côté quasi documentaire dans l’écriture se retrouve aussi dans le scénario. Une limite du film bien sûr, mais sur laquelle repose tout de même l’intérêt du film. En effet, la drogue est montrée d’une façon toute nouvelle dans ce film. Le spectateur suit le guide, Henri le Nantais, dans son inspection du réseau. De fait, on parcourt tous les échelons du système du parrain au revendeur en passant par le chimiste, le passeur et les intermédiaires. Le film montre tout le système économique du trafic de drogue de l’époque avec un souci d’exactitude quasi documentaire. Il va même jusqu’à intégrer des gays, lesbiennes et junkie à son scénario ; courageux pour l’époque. Dans le rôle de la vendeuse devenue accroc à la drogue qu’elle revend, l’interprétation de Lila Kedrova n’a rien perdue de sa force dans la description de la désespérance du drogué. C’est aussi la première fois qu’un film français montre un policier infiltré.Du « cinéma à papa » mené à un rythme soutenu où l’intérêt majeur provient de la description du « milieu » à l’époque.
Sorti en 1955

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