Magazine Humeur

Regards croisés sur la diversité culturelle.

Publié le 20 mai 2014 par Ep2c @jeanclp

Pour résister à l’entreprise coloniale de spoliation et d’anéantissement, les atouts du peuple Kanak auront été, d’une part, l’autonomie des chefferies entre elles, ce qui leur a permis d’éviter une guerre coloniale frontale et, d’autre part, la capacité de la Civilisation Kanak à s’adapter en s’appuyant sur des valeurs sociétales sûres. Ces valeurs qui fondent encore aujourd’hui l’organisation sociale Kanak, sont l’hospitalité, la générosité, le respect à tous les niveaux, la dignité, le travail, encadrées par la force des relations et de l’organisation sociale de la chefferie. Elles ont porté une dynamique interne forte, laquelle a permis de s’adapter et d’intégrer les nouveaux arrivants.

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Ces quelques lignes sont tirées d'un texte que m'a fait parvenir une amie (qu'elle en soit ici vivement remerciée), il y a un peu plus d'une semaine.

Pure coincidence, le lendemain j'étais invité à participer à la présentation de l'ouvrage d’Agneline Escaflé-Dublet : Immigration et politiques culturelles

La France est un pays d'immigration ancien, mais la reconnaissance des composantes culturelles issues de l'immigration a été tardive, notamment parce que l'État a longtemps considéré les populations immigrées et leurs cultures uniquement sous l'angle des politiques sociales. Cette dominante sociale va perdurer pour appréhender les cultures d'origine, puis pour soutenir les émergences culturelles des générations suivantes, malgré une évolution certaine des représentations que les milieux artistiques et culturels ont de l'immigration, des publics immigrés et des créations nées des brassages culturels.

Angéline Escafré-DubletImmigration et politiques culturelles, La documentation française, Collection "Le point sur", 2014, 72 pages - 11 cm x 18 cm, 8 €

Ce passionnant travail permet de rappeler la simultanéité entre la création d'un ministère des affaires culturelles et l'entreprise de décolonisation, conduites sous l'autorité de Charles de Gaulle.

Les anciens administrateurs d’outre Mer rejoignent alors les rangs du tout jeune ministère.

« Faites ce que vous avez fait en Afrique », aurait dit André Malraux à Emile Biasini, rappelle Angéline Escafré-Dublet.

Et lorsque qu'André Malraux déclare à l'Assemblée, le 9 novembre 1967 : « Il faut bien admettre qu'un jour on aura fait pour la culture ce que Jules Ferry a fait pour l'instruction : la culture sera gratuite », on est en droit de ses souvenir que le fondateur de l'école laïque et républicaine fut aussi l'un des artisans historiques de l'entreprise française de colonisation.

Revenons au texte cité plus haut :

Charte du Peuple Kanak.

Socle Commun des Valeurs et Principes de la Civilisation Kanak

adoptée par le Sénat Coutumier le 14 avril dernier.

Ce très long texte qui s'ouvre par un mémoire et se conclut par un Message solennel comporte 3 chapitres :

  • Valeurs fondamentales de la civilisation Kanak

  • Principes généraux de la civilisation Kanak

  • Exercice du droit à l'autodétermination du peuple Kanak

C'est dans le deuxième de ces chapitres que se trouve la section consacrée à la culture et à l'éducation.

  1. Les autorités coutumières se mobilisent pour que les familles et les clans mettent en œuvre le socle commun des valeurs Kanak.

  2. Les langues et la culture sont les vecteurs et l’expression de la Civilisation Kanak, de sa philosophie et de sa Coutume. La diversité des langues traduit la richesse de cette culture. C’est un patrimoine unique qui ne peut disparaître et les membres de chaque clan dépositaire de cet héritage ainsi que le Peuple Kanak dans son entier en sont les garants.

  3. Toutes les langues Kanak doivent être sauvegardées et promues. La pratique de la langue doit être effective dans les tribus et dans les chefferies. L’apprentissage de la langue et de la culture Kanak doit être assumé par les parents.

  4. Il est nécessaire de créer en tribu des lieux d’apprentissage de la vie coutumière et de la langue pour les enfants.

  5. Le Droit de l’Enfant autochtone doit être pris en compte et servir de support à l’éducation publique, notamment civique, en particulier dans les écoles maternelles et primaires. La reconnaissance des langues Kanak doit se traduire par un enseignement effectif en milieu scolaire.

Mais, pour comprendre, en grandeur réelle, ce que diversité et droits culturels veulent dire,  il faut lire ces quelques principes dans leur contexte riche et complexe où il est question de la vision philosophique , de l'occupation de l'espace, des structures coutumières de l'individu, de la parole, du cycle de la vie et de la personne, de la souveraineté sur la nature et les ressources, des savoirs traditionnels...

Télécharger le document.

Charte Kanak.pdf

Pour mémoire : Préambule de l'accord de Nouméa, 5 mai 1998

Télécharger le document.

Préambule accord Nouméa.pdf

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Jean-Claude Pompougnac

          

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