The Homesman // De Tommy Lee Jones. Avec Tommy Lee Jones, Hilary Swank et David Dencik.
Trois ans après The Sunset Limited et accessoirement neuf ans après le très bon Trois Enterrements, Tommy Lee Jones est de retour avec
The Homesman, adapté d’un roman de Glendon Swarthout (« Le Charlot des Damnés » publié en 1988). Présenté en compétition du dernier
Festival de Cannes, The Homesman nous plonger dans une Amérique que l’on n’a pas nécessairement la chance de voir souvent au cinéma. En tout cas, ce film est
avant tout un petit miracle grâce à des décors particulièrement beaux. C’est fou mais ces grandes pleines où l’on voit l’horizon sont très rares au cinéma. C’est peut-être ce qui fait de
The Homesman une petite réussite par moment. Je peux comprendre que ce film soit en compétition au Festival de Cannes dans le sens où l’on sent qu’il n’est pas
formaté et qu’il y a derrière une vraie indépendance du réalisateur. Tommy Lee Jones ne cherche donc pas à se mettre de barrière et nous offre quelque chose de singulier mais
très réussi au delà du scénario et des décors. La prestation du casting jusqu’à cette chute en plein milieu du film qui saura en bouleverser plus d’un était assez fabuleuse. Tommy Lee
Jones qui aurait pu trouver ici l’occasion de se mettre un peu trop en scène fait rigoureusement attention à ne pas passer pour un narcissique.
En 1854, trois femmes ayant perdu la raison sont confiées à Mary Bee Cuddy, une pionnière forte et indépendante originaire du Nebraska.
Sur sa route vers l’Iowa, où ces femmes pourront trouver refuge, elle croise le chemin de George Briggs, un rustre vagabond qu’elle sauve d’une mort imminente. Ils décident de
s'associer afin de faire face, ensemble, à la rudesse et aux dangers qui sévissent dans les vastes étendues de la Frontière.
Du coup, le réalisateur/acteur est assez fabuleux dans son rôle d’homme paumé qui cherche peut-être un sens à sa propre vie. C’est lors de cette petite escapade qu’il va se rendre compte que
finalement sa vie pourrait peut-être avoir plus de sens. La relation entre Cuddy et Briggs est plutôt touchante surtout que rien ne semble lier ces personnages au premier abord. Bien au
contraire, tout les sépare mais l’histoire va malgré tout les rapprocher. Car cette histoire est touchante comme tout avec des personnages authentiques qui se veulent proche de la réalité. J’ai
beaucoup aimé l’histoire de Cuddy incarnée par une Hilary Swank bouleversante. C’est une femme qui mine de rien n’a pas eu une vie si facile que ça. Elle a tenté d’avoir une vie
facile mais s’est faite voir et a tout perdu, surtout la possibilité de voir d’amour et d’eau fraiche. En tout cas, The Homesman ne cherche pas vraiment à travestir la
vérité et cherche donc à nous parler de personnages qui auraient pu exister dans la vie. Même histoire de ces trois femmes est terrible alors que la toute première partie du film cherche à nous
faire comprendre tous les enjeux de leurs problèmes.
Ce ne sont pas de petits problèmes psychologiques mais petit à petit le film tente d’humaniser ces femmes en nous faisant comprendre qu’elles sont devenus comme ça simplement à cause de choses
terribles. Voilà donc un road movie très étrange au premier abord mais qui n’ennui jamais. On a donc des personnages loin des caricatures, surtout quand on voit que la vraie héroïne de ce film
c’est Cuddy incarnée par Hilary Swank. A cette époque, imaginer qu’une femme puisse avoir une place aussi importante c’était presque impensable. Alors certes c’est même assez
improbable mais peu importe, Tommy Lee Jones met tout cela en scène de façon singulière. Le film n’est pas qu’émouvant, il est aussi assez drôle. Je me compte même plus le nombre
de fois où j’ai pu rire devant ce film. Je dois avouer que je ne m’y attendais pas du tout. Au contraire, je pensais aller voir un film beaucoup plus dramatique que ça. Mais l’angle plus lumineux
de The Homesman prouve qu’au fond ce film avait bien plus à raconter.
Note : 8/10. En bref, Tommy Lee Jones réalise ici un très joli film.