je n’ai pas l’habitude de parler de moi, ceux qui suivent ce blog le savent bien, puisqu’il faut être logique et cohérent : ceci est un blog politique, pas un journal intime. Pourtant, je vous dois quelques explications, car je me suis toujours efforcé de suivre mes propres règles, et une discipline de fer : tous les jours, au moins un billet, sauf pendant les vacances. Et dans ce cas, je préviens.
Mais aujourd’hui, je n’ai pas écrit, et probablement demain non plus. je reviendrai quand je pourrai… Pas le moral. Mon employeur m’a en effet mis face à une curieuse alternative ce matin, qui en abattrait plus d’un : accepter une perte de salaire de 50 %, ou démissionner. Comme je n’ai que mon salaire pour vivre, et que je n’ai aucune épargne (je ne m’en plains pas : j’ai fait d’autres choix que mes seuls intérêts personnels…), je suis dans une situation très critique. C’est la réponse d’un employeur du secteur social à l’un de ses salariés qui lui a avoué être en situation de burn-out. Le monde est d’une drôle de brutalité sociale… A force de vouloir défendre les autres, je me suis oublié… Il me faut donc prendre un peu de recul. Toutes mes excuses.
Par ailleurs, je tiens à faire savoir à tous ceux qui critiquent les fonctionnaires, qui en dressent un portrait caricatural, qui fait la part belle aux images de feignants et de profiteurs du denier du contribuable, que ce sont des cons absolus : ils ne savent pas de quoi ils parlent, à l’heure où la plupart des services de l’état son soumis au régime sans sel, au pain et à l’eau. Et qu’ils sont confrontés au plus gigantesque plan social que la France ait jamais connu, mais dont on ne parle jamais. Nous travaillons avec des bouts de ficelle, quand ce n’est pas avec nos propres outils, puisque l’état n’est plus en capacité de nous les fournir… Je discute avec bien des gens de toutes sortes, dans différents corps d’état, et c’est partout pareil . Des gendarmes, des policiers, des agents de la fonction publique hospitalière me disent tous la même chose à ce sujet : les autorités de tutelle tirent un peu trop sur la corde… Ils viennent donc au travail avec leur propre matériel, leurs propres outils, leur ordinateur ou leur scie sauteuse personnelle… Et pourtant, malgré ce fantastique non-dit, ce sont les fonctionnaires qui trinquent, et la corde qui casse, conduisant un grand nombre de fonctionnaires (dont je ne suis pas puisque je suis contractuel de la fonction publique) à une situation de souffrance au travail, à force de tenter de concilier l’ inconciliable, et de répondre à des injonctions de plus en plus paradoxales… et exagérées. Exigeant de nous des performances de plus en plus inatteignables, avec de moins en moins de moyens…. Et il faudrait en plus que nous nous sentions coupables d’avoir un emploi…. Allez vous faire voir chez les grecs.