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#EP2014 : succès du #FN : notre responsabilité est collective. "Qui ne dit mot consent". Point barre.

Publié le 26 mai 2014 par Mister Gdec

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Puisque l’Agnès du Monolecte remet en cause d’éventuelles erreurs de jugement ou plutôt une analyse partielle de ma part sur le résultat désastreux d’hier, je me sens le devoir de lui répondre plus précisément, à présent que j’en ai le temps.  Voilà en effet qui participe du dialogue démocratique éminemment nécessaire, surtout dans un tel contexte, plutôt explosif. Voici un extrait de son billet, intitulé "la rançon du mépris", qui me cite :

Abstention, piège à cons !

Je dois avouer que c’est ma préférée de la matinée. Si le FN a remporté le morceau d’aussi éclatante façon, c’est de la faute aux abstentionnistes… mais surtout pas celle des journalistes et des politiques des médias et partis dominants, dont on sait comme ils n’ont pas épargné leur peine pour donner au plus grand nombre de bonnes raisons et une sacrée envie de s’impliquer dans cet acmé démocratique qu’a été cette campagne des Européennes 2014. Une campagne exemplaire en tous points, qui a pris soin de ne pas laisser sur le côté les grandes questions de société qui préoccupent la majorité de nos concitoyens… celle-là même qui a préféré de ne pas faire le déplacement hier.

Donc, on brocarde les abstentionnistes, ces pourvoyeurs du fascisme, sans même se poser la question essentielle : pourquoi diable tout le monde a-t-il l’air de penser que les abstentionnistes auraient voté différemment du reste du corps électoral ?

Comme je le lui ai répondu dans un commentaire chez elle, voilà qui est faire injure à mon intelligence et à mes capacités d’analyse. Car je me suis déjà penché à bien des reprises, et plus souvent qu’à mon tour,  sur les sources du mal et nous disons, chacun à notre façon, sensiblement la même chose, sur la nécessité d’une perception multi-factorielle du phénomène lepéniste.  Ceux qui me sont fidèles le savent bien : je ne suis pas hémiplégique de la cervelle et du neurone… Ni même de l’indignation. Mais je n’en veux pas à ma consœur blogueuse, elle n’est pas obligée de me lire. C’est pourquoi je souhaite rétablir les faits.

Quand Agnès évoque la lourde responsabilité des pouvoirs dominants, je l’ai déjà évoquée récemment ici. J’y démontre sur une base factuelle et actuelle que le sarkozysme et le Vallsisme ont beaucoup fait pour l’effacement des frontières morales rendant acceptable un certain racisme et une certaine xénophobie qui dépasse hélas largement les clivages partisans.

Dans cet autre billet du mois dernier, j’évoque la responsabilité de certains médiacrates et notamment de l’émission Des Paroles et des Actes qui fît la part si belle à la grosse blonde qui tache et à ses diktats qui déshonorent le beau métier de journaliste. On peut si on le souhaite se référer à cet autre billet qui décline sur un autre registre l’incroyable place outrancière que les médias aiment à faire au parti inique dans le seul but de faire du buzz et de faire peur au citoyen lambda.

Du côté droit, je souligne ici l’immense responsabilité de certains transfuges du FN et de Minute sur la contamination de l’UMP par des concepts nauséabonds repris avec tant d’enthousiasme et si peu de discernement  par le leader minimo que fût Sarkozy. Je dis aussi par ici notamment à quel point les affaires qui détruisent le parti majoritaire de droite de l’intérieur ont un impact conséquent sur le report de vote de certains de ses adhérents sur le FN.

Du côté d’une certaine prétendue gauche bien peu conforme à mes vœux, j’ai dit tout le mal que je pensais de la logique hollandaise, et combien elle contribuait à l’essor du FN, dans maints billets. La responsabilité de Hollande et la fadeur, la faiblesse de son programme quand au combat sociétal en faveur des plus démunis d’entre nous, pourtant éminemment nécessaire, m’apparaissent en effet comme un réel facteur du vote frontiste, n’en déplaise à Tébruc qui nous informe quant à lui, toute honte bue, que c‘est la faute au Front de gauche qui ne fait rien qu’à faire du mal à son chouchou. Bien bien bien… Mais que dit-il dans ce cas, pour rejoindre le titre du billet de ma consœur, dont je partage plusieurs constatations,   des préconisations de Terra Nova, qui invitait justement  (et la consigne dans les faits n’a manifestement jamais été démentie ) de se désolidariser des classes laborieuses ? On voit le beau résultat…

Pour terminer, comme je l’ai écrit à Agnès, et à tous ceux qui partagent son avis, et qui m’ont reproché d’avoir tapé sur les abstentionnistes de tous poils, je dirai que je ne vois pas pourquoi, après avoir dessiné au long de mes billets la responsabilité des uns et des autres, les abstentionnistes seraient épargnés par ma volonté de comprendre et donc de mieux cerner les contours d’une responsabilité collective.

Quant à son argument sur la composition de l’abstentionnisme qui ne serait pas différent de celle des votants, il me semble facile et d’une tournure rhétorique relativement amusante si les enjeux n’en étaient si désastreux que de vouloir faire dire à ceux qui ne se sont malheureusement pas exprimés quelque chose qu’ils n’ont jamais dit, à savoir que leur non vote avait un sens… C’est absurde et en termes de cohérence logique plutôt discutante, non ?


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