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Elections Européennes - Décryptage

Publié le 26 mai 2014 par Pierrehk

Que nous disent les résultats de ces élections européennes?

1- l'attrait pour l'Europe est beaucoup plus fort à l'est qu'à l'ouest, avec des taux de participation bien plus élevés et des scores élogieux pour les partis pro-européens dans les pays qui ont subi le joug soviétique et qui comprennent mieux que nous que l'Europe est avant tout un gage de paix et de sécurité.
Il est bien dommage que nos sociétés occidentales repues et n'ayant plus le souvenir de la guerre, ne sachent plus prendre en compte à sa juste valeur ce bienfait essentiel de l'Union Européenne.

2- le rejet des partis de gouvernement n'est réellement significatif qu'en France. Ce phénomène ne se retrouve pas dans les autres pays européens. Ainsi si l'UMP et le PS ne réunissent à eux deux que 35% des suffrages en France , le SPD et la CDU en récoltent 65% en Allemagne. ce qui montre que la classe politique n'est nulle part aussi fortement rejetée que dans notre propre pays. Ce qui devrait conduire celle-ci à faire une profonde introspection de son comportement avant qu'elle ne soit balayée par un mouvement encore plus fort. La lacheté de nos politiciens qui depuis 30 ans n'ont pas su trouver le courage de mener des réformes courageuses et de prendre des mesures de bon sens face à l'évolution de la société se paie aujourd'hui: et de façon d'autant plus forte auprès des jeunes et des classes populaires qui se sont tournés en masse vers le Front National.

Si l'exaspération est de plus en plus forte chez nous au point qu'un quart de l'électorat est prêt à faire le pari de l'inconnu et à se donner au Front National , c'est que le discrédit des grands partis est total. Le dernier exemple étant bien évidemment le grand écart scandaleux entre les promesses du candidat Hollande et la politique à l'opposée du Président Hollande. Le Président s'est moqué du peuple, il l'a trompé, voire trahi, il en paie les conséquences.

3- le rejet massif de l'Europe par la Grande Bretagne avec un score du parti UKIP de 30% est la manifestation évidente que ce pays ne sera jamais véritablement européen, au sens que ce mot prend sur le continent. Il devient urgent d'en tirer les conséqueces et de se poser la question s'il ne serait pas préférable de laisser la Grande Bretagne sortir de l'Europe et négocier avec elle un partenariat similaire à celui qui existe avec la Suisse, plutôt que de continuer à lui faire des concessions qui ne font qu'affaiblir notre volonté d'aller de l'avant sur le continent.

4- il est temps que l'Europe soit incarnée. Pour cela, il lui faut un chef, élu démocratiquement et reconnu par tous, qui incarne l'Union, tout comme Barak Obama incarne les Etats Unis d'Amérique. Ce n'est pas faire injure à Mrss Juncker ou Schultz que de dire qu'ils n'ont ni la notoriété ni le charisme pour faire réver les Européens. On se prend à imaginer ce que pourrait être l'Europe avec un homme du calibre de Nicolas Sarkozy à sa tête. Nul doute qu'il ferait faire un pas de géant à l'Union Européenne comme entité politique, économique , militaire et commerciale. Voila un vrai défi pour lui, à sa vraie mesure plutôt que d'envisager un hypothétique retour sur la scène nationale.

5- Il est grand temps de revenir aux bases de ce qui a fait l'Union: l'envie de vivre ensemble, en paix, enrichis de nos diversités (culturelles, historiques, culinaires etc...) et plus forts de nos valeurs communes issues de la civilisation européenne qu'il est essentiel de prémunir et de faire rayonner. Il suffit de comparer le cinéma américain avec les cinémas des différents pays européens pour comprendre à quel point nous sommes proches et en même temps fort différents de nos amis transatlantiques.

Il convient de redonner ce gout à notre jeunesse en lui proposant un projet européen qui ne se borne pas pas à constituer un ensemble de normes qui fait fi de nos différences et qui rencontre une hostilité croissante. A quand un grand projet spatial ou culturel qui démontre à tous qu'unis nous pouvons rivaliser avec les grandes puissances que sont les Etats Unis ou la Chine. Et pourquoi pas, après la monnaie commune une langue commune, mais pas unique, qui permette à tous les peuples du continent de se parler et de se comprendre. Je ne serais d'ailleurs pas hostile à ce que cette langue soit l'anglais. On pourrait même envisager que comme cela est le cas au Canada, tous les écrits publics soient systématiquement rédigés en 2 langues : la langue européenne commune et celle du pays concerné.  A l'horizon 2040, il n'y aurait plus de traducteurs et chacun des repésentants des pays de l'Union serait tenu de s'exprimer dans la langue commune au sein des instances européennes.

C'est comme cela que l'Europe se fera! Cela peut sembler utopiste mais ce ne l'est surement pas plus que d'avoir une monnaie ommune ou de s'être réconcilié avec les allemands apres 60 ans de guerre et d'animosité. Il suffit d'avoir un peu de volonté. C'est d'ailleurs bien là que le bas blesse car l'attitude de la Fance qui par son arrogance et sa conduite est un frein véritable à cette intégration européenne que j'appelle de mes voeux.

Français depuis 1860, la domination centralisée originaire de Paris nous a conduit, nous savoyards, à 3 guerres en 70 ans contre ls Allemands. La "domination" de Bruxelles nous a offert la paix pendant le même laps de temps. En tant que provincial, je ne rechigne pas plus à des directives venant de Bruxelles qu'à celles venant de Paris, pourvu qu'elles soient démocratiques et de bon sens. Et je préférerais vivement pouvoir négocier des accods avec le canton de Genève ou l'Italie voisine sous les auspices bienveillants et décentralisés de l'Union Européenne que sous les diktats de Paris.

Je suis reconnaissant à l'Europe de nous forcer à mener enfin une politique économique sérieuse, en refusant la facilité de la dévaluation et en nous contraignant à une amélioration de la compétitivité. Cependant, je regrette que l'Europe n'incite pas plus les pays de la zone euro à miser sur le progrès. C'est par ce biais que notre économie s'en sortira par le haut. Il suffit de voir le succès d'Airbus ou d'Ariane Space pour comprendre quelle doit être notre ambition.

Puisse le résultat d'hier conduire nos dirigeants à se réviller et à refonder une nouvelle Europe, une Europe qui nous fasse réver et qui nous promette un avenir radieux. Sinon, ce sera le repli sur soi, avant de plonger dans un déclin irrémédiable qui sera le glas de notre jeunesse.


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