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la bouffe est politique (et l’Etat français défaillant)

Publié le 29 mai 2014 par Mister Gdec

l'aile ou la cuisseALIMENTATION – Un rapport que s’est procuré «Le Télégramme» dénonce la présence de «viandes grises-verdâtres», de «moisissures», «souris vivantes ou mortes» et «d’excréments»… (source)

Les enquêteurs de la Cour des Comptes découvrent «des viandes grises-verdâtres impropres à la consommation humaine dans des charcuteries, moisissures, souris vivantes ou mortes, excréments de souris dans des étuves à chorizo», selon le journal.

«L’offre des produits premiers prix peut paraître attractive, mais leur consommation systématique, par une population croissante, pourrait avoir à terme des répercussions sur la santé publique», s’alarme la Cour, selon le quotidien.

C’est un sujet dont je m’aperçois que je ne l’ai jamais abordé ici. Pourtant, il me touche intimement car pour résister à une pression professionnelle intolérable et anormale (sur laquelle je m’étendrai plus en détail quand je serai libéré de mon contrat), j’ai beaucoup compensé par la bouffe, il ‘y a pas d’autre mot. Et cela commence à se voir un peu trop, au point qu’il va falloir y mettre bon ordre. Il fallait bien développer un petit oreiller de graisse pour se protéger des agressions extérieures… Celui-ci n’aura bientôt plus lieu d’être.

Pour l’heure, je m’étonne que nos élites dirigeantes se préoccupent si peu de la santé publique, au point de nous laisser nous intoxiquer avec des produits alimentaires qui  nous font courir de tels risques à plus ou moins terme.

Je m’étonne de ce que notre pays, qui se vantait de pouvoir proposer une nourriture, une cuisine et des produits d’exception, ait aussi vite rejoint la malbouffe américaine.

je m’étonne de la faiblesse des moyens de contrôle publics sur la qualité de notre alimentation alors que de celle-ci dépend l’un de nos droits les plus fondamentaux : notre santé, et notre survie :

«Un établissement de remise directe (boucherie, restaurant, centre commercial…) sera en moyenne contrôlé trois fois au cours d’un siècle! On ne compte que 43 agents pour contrôler plus de 110.000 établissements de restauration collective (hôpitaux, cantines scolaires…)», poursuit le quotidien de Morlaix (Finistère).

De plus, la Cour déplore la confidentialité de nombreuses enquêtes, et «un faible taux de poursuite qui décourage les agents». A cette situation, des raisons multiples: «Réticence des agents» à réprimer, «défaillance de la hiérarchie à tous les niveaux», un «échelon local, fortement soumis à la pression sur l’emploi», ou encore les procureurs, «qui hésitent souvent à engager des procédures pénales»

je m’étonne que le sempiternel argument médéfien du chantage à l’emploi puisse justifier toutes les dérives, tous les laxismes, jusqu’à mettre si manifestement en danger notre santé.

Mais ce qui ne m’étonne nullement, c’est qu’une fois de plus, un système libéral perverti fasse courir la majorité des risques, en termes de sécurité alimentaire, sur les plus modestes entre nous, qui n’ont pas d’autre choix que de se nourrir dans des hard-discounters… Pendant que d’autres peuvent se payer le luxe de manger bio et sain. N’en déplaise à mes amis décroissants et écolos, pour qui l’argument ultime serait que c’ est un faux problème… et que quand on veut on peut. Je crois que c’est un peu plus compliqué, que l’Etat français a une lourde part de responsabilité, et que l’industrie agro-alimentaire fait montre de bien peu de scrupules et a sa part dans le problème. Mais je vais devoir creuser, puisque je commence seulement à m’y intéresser.

Alors… L’aile ? Ou la cuisse….

Le débat est ouvert.

… et en complément post-scriptum, une petite suggestion de lecture, qui démontre que le TAFTA ne va pas arranger les choses :

"tu vas la bouffer, ma merde !"


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