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Coffret "Au fil de l'Encre" 2/6, aux éditions Encre Fraîche

Publié le 30 mai 2014 par Francisrichard @francisrichard

La semaine passée j'ai commencé de présenter le contenu du Coffret Au fil de l'Encre que les éditions Encre Fraîche ont publié pour célébrer le dixième anniversaire de leur existence et qui est sorti à l'occasion du dernier Salon du Livre de Genève.

Je me suis donné pour règle épicurienne de savourer ce coffret pendant six semaines et de rendre compte des nouvelles qu'il contient pendant le même laps de temps, pour ne pas en perdre toute l'essence chemin faisant.

Voici donc le compte-rendu des quatre nouvelles suivantes, dans l'ordre où elles se présentent dans le coffret.

Tu n'as pas changé, c'est ce que s'entend dire le narrateur de la nouvelle de Sébastien Ramseier, par Audrey qui l'a invité avec une multitude d'amis à fêter son divorce dans sa petite maison préfabriquée située en périphérie de la zone industrielle:

Toujours aussi menteur, flatteur, égoïste...

La blonde Audrey est l'amie de la brune Elisabeth avec laquelle elle a grandi et partagé tout. Et, lui, il a passé trois lumineuses années avec Elisabeth, qui, un jour, l'a planté sans un mot, pas l'ombre d'une explication.

Il y a neuf chances sur dix pour qu'il croise Elisabeth ce soir-là et, effectivement, elle vient, elle est là, assise par terre, près de la chaise d'un gars qui [a] le pied droit dans le plâtre. Pendant toute la soirée, il réussit à éviter Elisabeth, ce qui, compte tenu de l'espace disponible, [relève] proprement de l'exploit...

Audrey et Elisabeth disparaissent ensemble un moment et réapparaissent après un incident qui les a mis, lui et un des invités, Fabien, aux prises avec le plâtré. Pendant que Fabien raconte, Elisabeth ne le lâche pas des yeux, une expression de dégoût dans le regard et sur les lèvres.

Pourtant il raccompagne Elisabeth chez elle. Mais, comme il a vraiment trop bu, elle ne le laisse pas repartir. Il dort dans son lit à elle et, elle, sur le canapé. Il ne se passe rien entre eux. C'est une occasion manquée, douloureuse, comme la fin de l'histoire le montrera. Sans doute, parce qu'au moment voulu il n'a pas su changer...

La narratrice attend A la frontière. Cela peut durer longtemps. Alors pour tromper son attente, elle enfile le collier de perles de tous les événements de [sa] vie qui ont fait [qu'elle est] ici aujourd'hui, les pieds dans la poussière, la tête dans les étoiles et le coeur chaud de toute la chaleur humaine qui a débordé autour [d'elle] pendant une semaine entière.

La narratrice de Valentine Sergo a rencontré Ruben, deux ans plus tôt en Inde: La connexion fut immédiate, passionnée, passionnante, heureuse, sexuelle et légère. Ils ont passé deux mois ensemble, puis ils se sont quittés sans rien se promettre, sans s'échanger leurs coordonnées, lui professeur d'économie à l'Université de Tel-Aviv, elle costumière de théâtre.

Seulement, il s'avère qu'elle est enceinte de lui. Elle décide de ne pas garder l'enfant parce que probablement elle ne le reverra jamais et parce qu'à 43 ans elle ne veut pas se lancer toute seule dans l'aventure.

Huit mois plus tard, Ruben est là à la sortie d'un théâtre de Lyon. Il l'a retrouvée grâce à Internet. Il veut faire quelque chose de sa vie la quarantaine passée et c'est avec elle qu'il veut le faire. Ils passent un mois ensemble en France pendant qu'il y fait des conférences, puis, quelque temps plus tard, elle décide de le rejoindre en Israël et d'y passer trois semaines avec lui.

A la fin de son séjour, Ruben doit s'absenter une semaine pour donner des conférences dans une université américaine prestigieuse, ce qui ne se refuse pas. Pendant ce temps-là elle fait la connaissance d'Hannah, qui la convainc de participer à une aventure théâtrale en territoire palestinien.

Au bout de cette semaine, qui lui semble avoir duré un mois entier, elle attend donc de repasser la frontière et se demande comment Ruben prendra son escapade, quand elle la lui racontera, d'autant qu'elle ne lui a déjà rien dit de leur bébé perdu...

Les causeuses de Jean-Daniel Robert? Ce sont des vaches. Deux soeurs, Tulipe et Marquise, et leurs copines, Linette, Blanche, Colinette et Joséphine.

De quoi les deux soeurs aiment-elles causer? Depuis quelques temps, elles aiment bien laisser remonter les mémoires d'enfance.

Quant à leurs copines, elles ne sont pas en reste pour critiquer les nouvelles méthodes d'élevage de leurs patrons: On nous demande juste d'être rentables un max'. De produire et de la boucler. Surtout n'ayons pas de tête mais que des membres. Livrées à elles-mêmes, elles ne se sentent plus en sécurité. Toujours sous la lumière néone ou du dehors, elles n'ont plus d'initimité.

Pour ce qui est de la tambouille, les six se plaignent que jadis les anciennes mangeaient sans restriction, alors que maintenant on nous sert  tellement de choses étranges et franchement pas bonnes et qu'on sait pas ce qu'il y a dedans...

Et puis, elles se sentent menacées dans leur existence même par la nouvelle obsession qu'ont certains sur cette pauvre planète: Z'arrêtent pas de parler de libertés de toutes sortes, de libéralisme, de fraternité et d'égalité, j't'en fiche; c'est à coups d'interdictions en tous genres, ouaih. Nous interdire de vivre, pratiquement, interdire nos coups de vents, interdire les cierges et l'encens dans les églises, puisque tout cela, réchauffe le climat...

Quant à la bagatelle, tintin, c'est fini: Pour éviter le moindre risque de maladie et par mesure d'hygiène, figure-toi, dit Joséphine, que maintenant tout ça se passe à coups de seringues qu'ils nous fourrent dans le...

N'ont-elles pas mieux à faire ces braves vaches que de radoter ainsi?

C'est Un certain été, la saison qu'il préfère, nous dit Mathilde Zufferey.

Fridolin est tailleur pour hommes. Il aurait bien aimé coudre pour elles, mais c'est fait, il a choisi. Même s'il ne peut pas s'empêcher de se les représenter entrer chez lui pour voir de près les modèles de toilettes qu'il aurait créés, les admirer, les essayer, les acheter...

Mary est fille "au pair" chez les Zaïre. Elle est venue de la part de sa patronne pour la reprise d'une poche. C'est Mariette, la frangine de Frido, qui a fait la réparation. Mais ce n'était pas professsionnel et Mme Zaïre n'a pas apprécié. Mariette s'en moque, l'intraitable, la sotte, le sale moineau...

Mary fait de l'effet sur Fridolin: Face à elle, le soleil allume de petits feux sur ses joues, ses yeux, ses cheveux, ses jambes lisses, nues, prêtes pour les caresses... Sur ses bras soyeux... je voudrais y être enfermé de suite.

Mary reviendra lundi chercher la veste. Fridolin ne lui est pas indifférent: Quelqu'un de bien on le remarque immédiatement. Ce Fridolin n'est pas un excité devant une nana. S'il ne parle pas, il pense. Ses paroles il les garde pour dire l'important, l'occasion ne s'est pas présentée, voilà.

L'occasion se présentera-t-elle un jour?

Francis Richard

Premier épisode:

Coffret "Au fil de l'Encre" 1/6, aux éditions Encre Fraîche


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