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Maurice Agulhon

Publié le 01 juin 2014 par Antropologia

Maurice Agulhon est mort le mercredi 28 mai alors que s’ouvrait le week-end de l’Ascension. Il a donc fallu attendre le vendredi, deux jours, pour que la nouvelle soit rendue publique par un insolite communiqué du Ministère de l’Éducation nationale. Cet imbroglio l’aurait ravi lui qui, lors de notre dernière rencontre, à la question d’une éventuelle exclusion du Parti Communiste, m’avait répondu : « Même pas !». Son humour constituait un des intérêts de son commerce et non des moindres. Il aurait aussi adoré la place que le communiqué du Ministre attribue à son petit livre sur De Gaulle, livre remarquable comme je l’avais dit en son temps dans un compte-rendu écrit à sa demande et publié par Ethnologie française, mais au propos décalé et à l’ambition limitée par rapport à ses chefs d’œuvre, Pénitents et Francs-maçons, les Mariannes et ses synthèses d’histoire politique, même si ces dernières m’ont moins intéressé comme il ne l’ignorait pas. Un AVC l’avait terrassé il y a quelques années lui laissant toute sa pensée mais le mutilant physiquement, lui interdisant de trier ses papiers. Je dois tout à Maurice Agulhon depuis notre première rencontre à Aix en 1977 peut-être, où il m’avait renvoyé à un colloque sur la sociabilité. Il avait aimé mon texte m’avait-on dit, et, en silence, avait accepté de diriger ma thèse de troisième cycle. Pour la suivante, je ne liu ai pas trop demandé son avis malgré plusieurs diversions de sa part. Lors de nos dernières rencontres, il avait rappelé plusieurs fois l’amitié qui nous liait. Il m’a semblé que pour lui aussi, c’était important.

Bernard Traimond



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