Freaks Squeele – Funérailles (T2) : Pain in black

Chronique « Funérailles (T2) » : Une plongée en enfer pour Prétorius…

Scénario et dessin de Florent Maudoux

Public conseillé : adultes, adolescents

Style : fantastique Paru chez Ankama, le 23 mai 2014

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L’histoire

A la mort de leur père, Spartacus, les deux jumeaux nés de Lucianne, ont été séparés. Prétorius, renommé “matricule 619” est envoyé à l’école de guerre. Sous la botte despotique du sergent instructeur, les enfants estropiés, comme lui, sont tyranisés.
Heureusement pour “619”, Mamouth, une jeune fille amoureuse de lui, l’aide à supporter les brimades répétées.
Désigné d’office “délégué”, 619 doit répondre des actes de ses camarades… Tirant parti intelligemment de la situation, il apprend à les unir pour lutter ensemble contre le système…
De son côté, Scipio a reçu le meilleur de l’enseignement dans le Collège fantôme. Équitation, escrime, cours théoriques et scientifiques, il se forme avec les élites de la nation. Sous les yeux ébahis de quelques “jeunes filles en fleur”, Scipio devient une idole, au même titre qu’Aélius, l’apollon blond. Mais au fond de son coeur, Scipio n’aspire qu’à retrouver son frère et venger la mort de son père…

Ce que j’en pense

Après avoir longuement exposé les personnages et les enjeux politiques et dramatiques dans le permier tome (voir notre chronique de « Fortunate sons »), Florent Maudoux continue son petit bonhomme de chemin (à fond la caisse), mais un peu plus simplement.
Ce second épisode est centré sur l’enseignement en parallèle des deux frères jumeaux qui transforme la personnalité, le physique et les capacités.
D’un côté, Prétorius, renommé 619 subit la dure loi de l’école de guerre. L’entraînement intensif lui apprend l’endurance et la douleur, mais révèle aussi ses qualités de leader.
C’est une plongée en enfer que Florent met en image à merveille. Crade, assez gore, avec des dialogues très crus, sans oublier un zest d’humour, on s’y croirait.
Pour Scipio, l’enseignement, au sein du collège fantôme est beaucoup plus confortable, mais tout aussi formateur. Avec ces décors très chic et baroques, Florent met en scène un monde de luxe et de privilèges.
Il développe aussi une relation de compétition entre le ténébreux Scipio et le blond Aélius.
C’est un épisode plus linéaire, mais qui développe ses thèmes de prédilection : la jumélitude. Avec Lucianne (la mère des deux frères) il s’interroge sur l’unicité et la folie. Dans le cas de l’enfant unique, le jumeau n’aurait-il pas « intégré », « tué » l’autre ???
Toujours au second ou au troisième degré (appréciez l’histoire de Siobhan, la pucelle d’Ark, ou l’explication des trois niveaux de lecture du « Magicien d’Oz »), Florent Maudoux ne se sépare jamais de son humour. Ouf, dans un univers si sombre, c’est heureux !

Le dessin

D’inspiration parfois très manga (le duel en apesanteur entre Scipio et Aélius), parfois franco-belge ou comics (le duel d’escrime..), Florent assimile tout ! Véritable éponge, il digère et ressort à sa façon, dans le plus grand désordre un monde (pourtant très cohérent) où les influences se font écho à l’infini. Une telle virtuosité graphique dans ce melting pot, moi j’applaudis !

Pour résumer

Encore un épisode plein de bruits et de fureurs pour Florent Maudoux qui se joue des références et des genres. Avec la formation en parallèle de Prétorius et de Scipio, il nous offre un épisode un peu plus sage (dans le déroulé) mais dur (presque gore) et bien déjanté. Et tout ça, au second ou 3e degré, dans une mise en image somptueuse. Que demander de plus ?