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Deux jours une nuit

Publié le 04 juin 2014 par Dukefleed
Deux jours une nuitCourse contre le licenciement
Sandra vient d’apprendre que ses collègues par un vote durant lequel ils doivent choisir entre une prime de 1000 euros et maintenir leur collègue dans l’entreprise choisissent à la quasi unanimité l’argent. Aidée par deux collègues, elle obtient un nouveau vote dans deux jours. Durant ce week end, avec son mari, ils vont donc essayer de convaincre un à un les 15 qui ont votés pour leur prime.Au bout de 30 à 40’, on comprend bien que la nature humaine n’est pas composée que d’altruiste et d’humaniste mais aussi d’égoïste et de précaire. La peinture sociale de ces petites gens piégés par leurs crédits, leurs petits moyens et leurs petits projets est bien rendue. Il en est de même sur la réalité du monde des PME, acteur consentant de la pression sociale. Les frères Dardenne montrent aussi très bien l’articulation d’un système pervers et oppresseur pour les plus faibles ; et là, les oppressés ont les retrouvent bien aussi chez ceux qui conservent leur boulot et prennent la prime. Sandra est là pour confronter chacun à sa propre humanité avec sa demande de voter pour elle et contre la prime. Ca les secoue tout comme elle peut être secoué par le tsunami qu’elle déclenche dans certaines familles devant ce choix si cornélien. Et c’est là où le bas blesse dans le scénario, car en plus d’ajouter à la précarité et à la dépression, la culpabilité sur les épaules de Sandra ; les Dardenne, prisonnier par leur dispositif de faire tenir l’intrigue sur un weekend, bâclent carrément le traitement des relations humaines. En effet, ils choisissent de montrer chaque négociation ce qui ne permet pas d’aller en profondeur sur le travail des personnages. L’exemple le plus frappant est celui de la femme qui quitte son mari avec qui elle vient d’acheter une maison et à des projets de bébé suite à son intervention. C’est expéditif, 5’ à l’image, et deux scènes après, le mariage est rompu. Et les Dardenne retournent dans l’expéditif avec le père et le fils travaillant dans la même boite ; la scène est surprenante tellement inappropriée. On peut ajouter une entrée à l’hôpital à 17h et une sortie à 19h pour une TS ; et bien oui, elle a encore des gens à voir Sandra. Trop de personnages, pas assez travaillés, un timing trop réduit qui conduisent à des situations tirées par les cheveux ; juste de la démonstration. Et puis Cotillard devrait commencer à montrer autre chose que l’actrice « Roger Gicquel » du cinéma français. Çà tourne en rondArrêtons de casser du sucre sur le dos d’un film qui est tout de même loin d’être un nanard, mais des Dardenne on attend souvent mieux. L’éventail de ses petites gens prisonniers de leurs besoins de consommation ou tout simplement de leurs besoins primaires montre bien comment la cruauté du capitalisme rend difficile la compassion et l’altruisme. Et puis, la fin est très maline. Les Dardenne ont l’intelligence de détourner le regard de la dureté de notre monde pour nous montrer une histoire de reconstruction personnelle par le combat. Sandra retrouve de l’estime d’elle, et c’est çà victoire lors de cet éprouvant week end.Pas indispensable, dans la même veine d’autres films m’ont beaucoup plus fait réfléchir sur notre monde : « Violence des échanges en milieu tempéré », « Ressources humaines » pour n’en citer que deux.
Sorti en 2014

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