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Critiques Séries : Happy Valley. Saison 1. BILAN (UK).

Publié le 05 juin 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Happy Valley // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN


Il n’y a pas si longtemps que ça, je vous parlais du pilote de Happy Valley. Un premier épisode assez sombre mais aussi percutant mettant à nouveau en scène tout le talent de Sally Wainwright (Last Tango in Halifax) pour l’écriture. Elle retrouve également Sarah Lancashire (Last Tango in Halifax) dans un registre presque similaire puisque tout en émotions. Le moins que l’on puisse dire c’est que Catherine Cawood, le personnage qu’elle incarne dans Happy Valley est constamment surmené. Chaque épisode vient alors ajouter une dose d’émotion forte au personnage, sur le point par moment de la déstabiliser (notamment à l’issue de l’épisode 1.04 alors qu’elle s’étant, épuisée et tabassée, au milieu de la rue). Pour une série avec un titre aussi joyeux, les diverses histoires qui sont racontées sont terriblement déprimantes. On retrouve donc tout le talent de la scénariste encore une fois qui mêle à merveille l’émotion à de vrais moments crus de drame. Car à chaque moment émotionnellement intense, Sally Wainwright fait le choix de ne jamais câliner ses téléspectateurs. Au contraire, elle veut nous choquer, nous donner envie de balancer notre téléviseur par la fenêtre à cause de toutes les horreurs que les personnages peuvent vivre.
Je pense que dans la carrière de Sally Wainwright, Happy Valley est clairement l’association parfaite entre l’univers familial fort et très touchant qu’elle a pu développer dans Last Tango in Halifax et l’aspect policier assez fort et accessoirement sombre (notamment en saison 3) qu’elle a mis en avant dans Scott & Bailey. Ce que je trouve d’assez merveilleux avant tout dans l’histoire de Happy Valley c’est que l’on parle au premier abord d’une histoire assez classique (un enlèvement) mais tout va très mal tourner. Notamment quand une jeune policière va être sauvagement assassinée. La scène de son assassinat, écrasée par une voiture, est pire qu’un film d’horreur (surtout quand la voiture insiste bien). On pourrait alors accuser (comme à d’autres reprises) Happy Valley de faire dans la surenchère de violence sauf qu’au contraire, je trouve que cela sert à merveille le récit et l’implication émotionnelle de chacun. Vous pensez que Catherine aurait été aussi forte si elle avait été traitée différemment avec des pincettes. C’est sans compter sur le fait que la série, en plus d’être forte émotionnelle, ne cherche pas à nous ménager mais à tout nous montrer. On retrouve donc des cadavres, du sang, des visages tuméfiés, etc.

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Tout est fait pour que l’on n’ai pas l’impression de vivre dans un monde sain mais un monde complexe et très sombre. Je dois avouer que quand j’ai lancé le premier épisode de Happy Valley, je ne m’attendais pas du tout à ce que la série poursuive ce chemin. Elle s’avère être beaucoup plus intéressante que de nombreuses séries policières actuelles et notamment britanniques. Le fait est qu’elle va beaucoup plus loin que l’aspect policier, elle creuse ses personnages et leurs histoires. Que cela soit les gentils ou les méchants, tout le monde a droit à un portrait brossé avec énormément de soin. Le soin est donc apporté aux détails avec tout un tas de choses qui vont se goupiller petit à petit. Le fait est que la série a réussi à écrire une histoire passionnante à suivre sur six épisodes. Le but n’est pas de suivre des cas de la semaine encore et encore (quoique au fond c’est peut-être un peu ça) mais plutôt comment la vie de Catherine est bouleversée un peu plus chaque jour. La pauvre, on pourrait presque se demander comment elle parvient encore à survivre aujourd’hui. J’aurais été à sa place, cela ferait bien longtemps que j’aurais abdiqué. Mais elle aime son boulot et venir en aide aux autres.
Après un premier épisode plutôt bon, le second s’est avéré être de bien meilleur facture. Par ailleurs, nous avons aussi le personnage de Clare Cartwright incarné par l’excellente Siobhan Finneran (Downton Abbey, The Syndicate). J’ai beaucoup aimé ce personnage, notamment dans son interaction continue avec Catherine. C’est un fil rouge qui n’est pas émotionnel mais qui est avant tout là pour créer chez Catherine l’impression qu’elle n’est pas seule. On va donc avant tout retenir la performance de Sarah Lancashire qui fait de son mieux dans cette série pour donner le meilleur d’elle-même. Récemment récompensée d’un BAFTA pour sa prestation dans Last Tango In Halifax, elle aura probablement une nouvelle récompense pour ce tout nouveau rôle. Une fois Happy Valley terminée, j’ai déjà envie de voir une seconde saison. Non pas que j’aime bien voir Catherine terminer au fond du gouffre de sa propre vie mais uniquement car je trouve cette série merveilleuse à tous les points de vue. Le premier épisode était déjà solide mais c’est la suite qui donne à la série tout son sens. Notamment car l’on va apprendre à découvrir cette femme forte au fil des épisodes et à l’aimer, tout simplement. Après tout, comment ne pas aimer une femme comme celle-ci. C’est impossible.
Note : 8/10. En bref, un drama fort, intelligent et cruel aussi par moment. Avec au centre de tout ça une Sarah Lancashire plus surprenante que jamais.


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