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Pour le D-Day, je chante "les ricains" de Michel Sardou

Publié le 06 juin 2014 par Francisrichard @francisrichard

En 1967, jai seize ans.

Michel Sardou, qui n'est pas encore célèbre, chante Les ricains. C'est un tollé. Cette chanson est censurée, interdite d'antenne. Son interprète est littéralement exécuté...

En effet, tout le monde lui tombe dessus: les gaullistes (de Gaulle a décidé que la France quittait l'OTAN et que, sans lui, les Allemands n'auraient pas été défaits en 1945...), les communistes (alors qu'on est en pleine guerre froide, et guerre du Vietnam, ils sont furieux d'être mis dans le même panier que les nazis), les anti-américains primaires, les nostalgiques du fascisme immense et rouge qui ne décolèrent pas que leur rêve d'empire ait été brisé...

Le rebelle que je suis déjà aime cette chanson inconoclaste, anti-conformiste, à contre-courant, interdite, qui célèbre les Américains, lesquels, déjà, en 1918, ont libéré mon grand-père maternel des geôles allemandes...

Aujourd'hui, septantième anniversaire du D-Day, cette querelle des Ricains est bien oubliée et les paroles devraient pouvoir être chantées par quiconque, parce qu'elle ne font, après tout, que dire la vérité et honorer les combattants de la liberté d'alors:

Si les ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germany
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui

Bien sûr les années ont passé
Les fusils ont changé de main
Est-ce une raison pour oublier
Qu'un jour on en a eu besoin

Un gars venu de Géorgie
Qui se foutait pas mal de toi
Est v'nu mourir en Normandie
Un matin où tu n'y étais pas

Bien sûr les années ont passé
On est devenu des copains
A l'amicale du fusillé
On dit qu'ils sont tombés pour rien

Si les ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germany
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui

Pendant qu'il chante, Michel Sardou provoque - c'est courageux à l'époque -, et fait, par dérision, le salut romain quand il chante son premier A saluer je ne sais qui, puis le même salut en fermant le poing à la fin, quand il chante le dernier, jetant symboliquement le même opprobre sur tous les totalitaires, quels qu'ils soient...

Aujourd'hui, pour le D-Day, je chante à nouveau Les ricains, avec Michel Sardou...

Francis Richard


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