Bay Breaker

Le Bay Breaker est une course centenaire. Un course pas comme les autres. Ici c’est San Francisco. Et rien n’est vraiment pareil. Tout est un peu différent.

La course commence à 8:00 du matin, et traverse la ville pour terminer dans le Golden Gate park. Je suis arrivé vers 10:45. L’alcool coulait déjà à flot, la musique résonnait haut et fort et les gens dansaient. Drôle de course.

Je suis resté là à regarder passer ce flot continu de zozos pendant plus de 2h. Abasourdi que j’étais de voir des vieux de 70 ans nus, passant tranquillement devant un couple habillé en super héros poussant leur bébé dans sa poussette. Je décidais de me mêler à cette foule de joyeux lurons. Jeunes, vieux, couples, gays, bébés, chiens, enfants. Tout le monde s’amusait avec la même bonhommie et un naturel tranquille. J’observait avec amusement une minette danser sur des airs de techno. Visiblement éméchée. J’étais émerveillé devant l’ingénuosité des “chars” à roulettes confectionnés par une armée de libertaires déchainés. Je humais les odeurs de marijuana, et prenais avec délectation des salves de photos approximatives.

Vers 12:00, il y avait déjà les premières victimes d’un abus d’alcool trop matinal. Les pelouses commençaient à se remplir de cadavres ivres et souriant. La brume enveloppait le parc. L’ambiance était de plus en plus électrique. Les ‘chars’ disparaissaient petit à petit, laissant la place à l’improvisation festive de bandes hérétiques. Après une brève rencontre avec une armée de Pères Nöel, je décidais de quitter le parc et de remonter la rue vers la voiture balais.

Les appartements étaient envahis par des teufeurs. Les trottoirs jonchés de cannettes et bouteilles diverses. Des chaises. Des barbecues. Des voitures transformées en piste de danse. La fatigue se lisait sur les visages. Et la cohorte de policiers étaient finalement là. En bout de peloton. Pour ramasser ceux qui étaient épuisés par une matinée trop arrosée.