L'AppStore d'Apple atteint tout juste ses 6 ans qu'il compte déjà plus d'1,2 million de titres référencés. Difficile alors pour les consommateurs de trouver les applications offertes par leurs banques. C'est la raison pour laquelle les analystes de Gartner recommandent à ces dernières la mise en place d'espaces dédiés sur leurs sites.
La situation n'est évidemment pas exclusive à la boutique logicielle d'Apple : celles de Google et de Microsoft, par exemple, sont pareillement saturées. Il est vrai que les solutions classiques de gestion de compte ne sont pas trop handicapées par la surabondance car, grâce à leur grande popularité, elles conservent une bonne visibilité. En revanche, les autres applications financières, aux fonctions ciblées, souvent plus confidentielles, passent désormais quasiment inaperçues.
Les conséquences peuvent être néfastes. L'objectif des directions marketing (et d'autres métiers) qui produisent des logiciels mobiles est bien évidemment que ceux-ci soient utilisés par un maximum de personnes. Or, un titre relégué dans les profondeurs des classements des AppStores ne parviendra à conquérir que très peu de mobinautes, transformant l'investissement initial en pur gaspillage. Les banques n'ont donc d'autre choix que de reprendre en main la promotion de leurs initiatives !
Certes, leurs sites web et leurs espaces de service en ligne tentent de remplir ce rôle aujourd'hui, cherchant à inciter les visiteurs et clients à télécharger leurs solutions mobiles. Mais cette communication est généralement dispersée – notamment par ligne de métier – et l'impact s'en trouve largement affaibli. Pour Gartner, il est temps pour les institutions financières de proposer leur propre AppStore et, selon ses estimations, un quart des plus importantes d'entre elles aura franchi le pas d'ici à 2016.
Il n'est pas pour autant question d'abandonner les boutiques « officielles », qui restent incontournables. L'ambition doit tout simplement être d'assurer une meilleure visibilité pour l'offre mobile des banques auprès de leur audience « naturelle ». Pour ce faire, il ne suffit cependant pas de la rassembler dans un espace unique, il convient également de donner une place prépondérante à ce dernier dans l'ensemble de la communication (y compris dans les applications elles-mêmes).
Au-delà de la préconisation globale, les analystes de Gartner suggère tout de même d'adapter la mise en œuvre aux circonstances. Ainsi, un AppStore n'aura pas de sens pour les établissements qui ne proposent qu'1 ou 2 titres (et ils sont encore nombreux dans ce cas). Pour ceux qui ont un catalogue plus fourni, jusqu'à 15 ou 20 applications, une page spécifique – plus ou moins élaborée – sur le site web de la banque peut être suffisante. En France, c'est le choix qu'a fait BNP Paribas, par exemple.
Dans le cas d'un nombre plus élevé de logiciels, à l'image de La Caixa en Espagne (plus de 60) ou du Crédit Agricole en France (plus de 40 à ce jour sur le CA Store, grâce à son ouverture aux développeurs tiers), une véritable boutique sera résolument plus appropriée. Idéalement, elle devrait offrir de riches possibilités de recherche, des descriptions complètes et précises des solutions mises à disposition, des options de notation et de commentaires d'utilisateurs…
Progressivement, les applications mobiles prennent une place au cœur de la proposition de valeur des institutions financières. Et de plus en plus fréquemment, elles constituent aussi un critère de choix pour le consommateur à la recherche d'une nouvelle relation bancaire. Il devient donc extrêmement important d'optimiser la promotion de cette offre essentielle : l'époque est décidément révolue à laquelle il suffisait de publier un titre quelconque sous une marque populaire pour assurer sa visibilité…