Vous vous souvenez du film "Les dieux sont tombés sur la tête" où une bouteille de Coca Cola semait la zizanie dans une tribu de Bushmen du Kalahari? Un objet unique dans un endroit où l'unique n'existe pas, où rien n'est rare. Donc la convoitise avait fait éclater cette société d'éleveurs paisibles, chacun voulant s'approprier l'objet unique, la chose totémique.
D'où ce concept tentant de transformer un déchet industriel en objet unique, justement. Pour nous, une bouteille en plastique fait partie de notre "culture" du déchet, de celle qui alimente notre culpabilité d'écologiste bobo. Les industriels ont bien capté ce sentiment et, d'une pierre deux coups, vendent des ustensiles de foire déculpabilisants : on ne jette plus, on recycle grâce à une artillerie de capsules inventives. On recycle en créant un objet unique (enfin, presque) qui donne au consommateur l'illusion de s'approprierune solution pour sauver sa petite planète.