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Sarah Jessica Parker :« Sex and the city m’a appris à être une amie plus attentive. »

Publié le 19 mai 2008 par Laurent Ballestra
Après quatre ans d’attente insoutenable pour ses fans, Sarah Jessica Parker vient de rechausser les Jimmy Choo de Carrie Bradshaw pour Sex and the City, le film. New-yorkaise d’adoption depuis l’enfance, icône de la mode depuis la série, « SJP » se raconte avec passion et nous dévoile les coulisses du film (en salle le 30 mai). Rencontre complice dans sa ville, « la » city de Sex and the City…
 Sarah Jessica Parker
Rendez-vous au mythique hôtel Ritz de Manhattan, avec vue cinq étoiles sur Central Park. Petite poupée perchée sur des talons griffés Brian Atwood, elle arrive dans notre suite, vêtue d’une robe gris perle près du corps signée Versace. Fine et gracieuse comme la danseuse qu’elle a été, ses boucles blondes un brin ébouriffées, Sarah Jessica Parker a les traits tirés.
Avec raison : l’actrice confie se remettre à peine d’une gastro-entérite contractée au chevet de son fils, James Wilkie. « Il est tombé malade il y a quatre jours et mon mari (Matthew Broderick, ndlr) n’était pas là », explique cette maman soucieuse. « Je me suis occupée de James nuit et jour, j’ai donc hélas fini par attraper son virus. Mais je vous rassure, je ne suis plus contagieuse !»
Aussi chaleureuse que professionnelle, Sarah Jessica ne faillit pas à sa réputation de gentillesse.
Son visage s’illumine dès que l’interview démarre sur le sujet qui nous occupe : Sex and the City, le film.

L'interview

Femme en ville. Entre les photos de tournage diffusées sur internet et les spéculations les plus folles sur son scénario des mois avant sa sortie, vous attendiez-vous à un tel engouement pour le film Sex and the City ?
Sarah Jessica Parker. Je pouvais l’espérer, mais m’y attendre, non ! En tout cas, les fans se sont montrés très chaleureux, à New York, dès le début du tournage l’an dernier. Cela s’ajoute juste à la pression que nous avons tous ressentie sur le plateau. Il nous fallait nous montrer à la hauteur des six saisons de la série et de l’affection du public pour ces personnages.
Retrouver Cynthia, Kristin et Kim après quatre ans de « séparation » été une expérience merveilleuse.
FEV. Que devient Carrie ?
SJP. Au début du film, elle est très heureuse. Elle a enfin la relation qu’elle attendait avec l’homme qu’elle aime, Mister Big, après tant d’efforts pour y parvenir. Elle écrit son troisième livre à succès, elle continue de voir ses amies et de profiter de tout ce que sa ville, New York, peut lui offrir. Mais un événement impensable va la pousser à se remettre en question. Je ne peux pas vous en dire plus !
FEV. Est-il vrai que même après toutes ces années passées « dans sa peau », vous ne ressemblez pas à Carrie Bradshaw ?
SJP. C’est exact ! Carrie est beaucoup plus libérée que moi. Je suis très réservée dans la vie, je ne dis pas de grossièretés et surtout, je ne parle pas de sexe. Dans tous les cas, même lorsque j’étais encore célibataire, je n’ai jamais partagé autant de détails croustillants sur ma vie sexuelle avec mes amies ! Mais j’ai adoré le côté provocateur, et drôle de Sex and the City, qui m’a poussée à aller au-delà de ce que je pouvais exprimer sur la question en tant que Sarah Jessica.
Je ne vois pas l’intérêt en tant qu’actrice de ne choisir que des rôles « faciles ». Ceux qui vous bousculent sont ceux qui vous apprennent le plus sur vous-même.
FEV. Justement, en quoi la série et le film vous ont changée ?
SJP. La relation « à la vie, à la mort » que Carrie entretient avec Charlotte, Miranda et Samantha m’a appris à devenir une amie plus attentive. J’étais envieuse du temps absolument invraisemblable dont semblaient disposer ces quatre femmes très actives pour se voir.
Depuis que je suis mariée et maman, j’ai encore moins de temps à moi ! Mais si vous interrogez mes plus vieilles amies, elles vous diront certainement que je fais plus d’efforts pour les appeler et jongler entre nos agendas respectifs, pour trouver un moment « à nous ». On oublie trop vite, pressées par nos vies quotidiennes, l’importance de maintenir un lien intime avec d’autres personnes que les membres de sa famille. L’amitié nous grandit !
FEV. Quelle est votre réaction quand des jeunes femmes vous prennent pour Carrie et vous demandent des conseils sur leur vie affective ?
SJP. (Elle sourit) Lorsqu’elles commencent à me détailler leurs problèmes sexuels, je hoche la tête en les écoutant et j’essaie de ne pas avoir l’air trop choqué ! En général, je n’ai aucune réponse à leur donner ! Mais quand elles se plaignent de leur amoureux, je leur donne mon avis de femme mariée : à partir d’un certain âge, votre caractère est formé, et celui de votre conjoint aussi. Il n’existe pas de potion magique pour changer la personnalité de quelqu’un. Acceptez-vous, acceptez-le comme il est, sinon, vous allez au-devant de très grandes déceptions. Les compromis sont pour moi la plus belle preuve d’amour.
FEV. Vous considérez-vous comme une féministe ?
SJP. Complètement. La génération de ma mère s’est assez battue, a assez défilé pour les droits des femmes, pour continuer le combat. Elles voulaient tout, et je me sens tellement privilégiée d’avoir pu accomplir, grâce à elles, une carrière et une vie de famille.
Mais c’est amusant que vous posiez cette question, parce que nombre de féministes américaines n’aimaient pas Sex and the City. Elles reprochaient à ces célibataires d’être en quête d’un homme, alors que, d’après elles, une femme doit pouvoir se suffire à elle-même. Je pense que, justement, cette série a montré que les seules personnes sur lesquelles les femmes pouvaient compter, à part elles-mêmes, c’était leurs amies. Et qu’elles n’avaient plus à rabaisser leurs exigences justes « pour ne pas être seules ».
FEV. Quels sont vos projets ?
SJP. Continuer à développer ma ligne de vêtements, « Bitten » (mordue) et trouver des rôles qui m’intéressent au cinéma. Dans Smart People (sortie en France en octobre), j’incarne un médecin, très éloignée de Carrie.
Pour l’instant, avec les filles de Sex and the City, nous croisons les doigts pour que ce long-métrage soit le premier d’une belle série.
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La mode, cinquième star du film

Patricia Field, la grande prêtresse du style de Sex and the City, a, bien entendu, présidé au look du film. Sarah Jessica Parker, à elle seule, y change 84 fois de tenue ! Mais réputation oblige, les modèles, tous prêtés par les plus grands noms, devaient avoir une saison d’avance au moment du tournage, en septembre dernier, sous peine de faire passer la mode du film pour « has been » à sa sortie, huit mois plus tard. Patricia et son équipe ont donc emprunté les modèles des collections printemps-été européennes selon un planning insensé : certaines pièces étaient « bookées » entre 8 et 16 heures le 24 septembre, en sachant qu’à 16 h 05, elles devaient repartir à Paris, Milan ou Londres !
Sarah Jessica se souvient qu’un jour, un coursier d’Yves Saint Laurent attendait dans sa loge qu’elle se change pour ramener la robe à temps pour le défilé parisien. Une autre fois, c’est dans la jungle mexicaine qu’une assistante est allée récupérer une pièce sur une photo shoot de Vogue pour l’amener à New York le temps d’une scène !
C’est au prix de cette folle exigence que Sex and the City va certainement encore donner des leçons de style à toutes les fashionistas de la planète !
Propos recueillis par Christelle Laffin.
Copyright : VISUAL, ANGELI

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