Longtemps adulées par les classes moyennes et les milieux aisés, les colonies de vacances semblent vraiment tombées en désuétude ces dernières années auprès des Français. Selon les conclusions d’un rapport parlementaire, seul un vaste plan national pourrait permettre de relancer ce secteur devenu trop cher.
Colonies de vacances : le déclin
Pendant les années 1960, l’État a mis en place une politique pour inciter le départ massif des enfants en vacances d’été. Les colonies de vacances étaient alors à leur âge d’or. Après un léger essoufflement dans la décennie qui a suivi, elles ont repris de plus belle au cours des années 1980 avec des programmes plus adaptés et l’apparition de sociétés spécialisées. Se sont alors développés des courts séjours en période hivernale et des séjours linguistiques à l’étranger, des programmes qui ont rencontré un large succès.
À partir des années 2000, la tendance est à la baisse. En effet, en 2011, le taux de départ en colonies de vacances des 5-19 ans pour cinq nuitées est passé à 7,5%, contre 14% en 1995. Dans la même période, on note une certaine embellie des minicamps qui sont en fait des programmes de courte durée – moins d’une semaine – se déroulant dans des camps de scout ou dans les centres de loisirs municipaux. Cependant, ces programmes n’ont pas su compenser le désintérêt des colons, ni même réussi à promouvoir le dépaysement géographique et la mixité sociale qui caractérisaient les colonies de vacances.
Des séjours de plus en plus coûteux
Selon le rapport parlementaire, le désamour du public pour les colonies de vacances s’explique en partie par la flambée des coûts des séjours, difficilement supportables par les classes moyennes. En effet, une semaine de séjour en colonie de vacances coûte en moyenne entre 400 et 600 € par enfant, soit environ 63 € pour une journée. En comparaison, un séjour d’une journée dans un centre de loisirs municipal coûte environ 35 €, et seulement 10 à 15 € pour une journée de scoutisme. Conclusion, seuls les enfants issus de familles aisées et les enfants dont les familles reçoivent des aides de la municipalité, des comités d’entreprise ou des services sociaux peuvent fréquenter les colonies.
Pour finir, le rapport prédit le développement de deux secteurs. Le premier secteur regroupe les camps itinérants pour les activités touristiques et les découvertes avec une connotation mercantile, fréquentés par les milieux aisés. Le deuxième secteur est un domaine non commercial, basé sur le volontariat et regroupant les garderies d’été.
L’hôtellerie, roue de secours ?
Les colonies de vacances jouent un rôle important dans l’éducation juvénile et le développement du tourisme. Pour préserver cet atout, le rapport parlementaire mise sur un fonds national qui pourrait être financé en taxant l’hôtellerie de luxe. L’État compte en effet lever entre 100 et 200 millions d’euros grâce à une taxe comprise entre 2 et 6% sur l’hôtellerie de luxe.
Le rapport prône toute une série d’autres mesures en vue de booster le secteur, entre autres une meilleure allocation des chèques-vacances, un partenariat avec la SNCF pour des tarifs plus avantageux, l’instauration d’un système de volontariat à l’animation, etc.
Tags: