Five Thirteen // De Kader Ayd. avec Malik Barnhardt, Avelawance Phillips et Tom Sizemore.
Le concept de base de Five Thirteen était intéressant. Mais seulement le concept alors. Car Kader Ayd a beau se prendre pour une sorte de Quentin
Tarantino nouvelle génération, il n’arrive pas à la cheville du réalisateur américain. L’originalité de ce film est en fait qu’il n’y avait apparemment pas de script et que tout a été
joué de façon purement et simplement improvisé. De plus, de nombreux acteurs ont été attachés au projet par la suite ce qui a incité Kader Ayd à modifier le script tout au long
du film afin d’ajouter les nouveaux personnages. Autant dire qu’avec des informations comme ça, on comprend mieux pourquoi le film est particulièrement bordélique. En effet, celui-ci a du mal à
aller au bout de ses idées et nous plonge alors dans un grand bazar pas très fluide et/ou pas très passionnant. On aurait pu attendre de la part de ce film quelque chose d’original dans le bon
sens du terme mais il n’en est rien. C’est tout le contraire qui se produit alors qu’au bout de presque deux heures de film, on se demande ce que l’on fait encore là. Le début ressemblait à une
sorte de Direct to DVD mais je n’ai pas voulu le relever car je me suis dit que la suite serait bien mieux. Erreur, la suite était tout aussi mauvaise voire pire.
Tre et Mike, deux frères à la recherche d'une vie meilleure, essaient désespérément de laisser derrière eux l'emprise du passé. Après avoir été libéré de prison pour un crime qu'il n'a pas
commis, Mike tente de renouer contact avec sa petite fille, contre l'avis de son ex-femme qui n'est pas disposée à oublier le passé. Mais il va vite se rendre compte que la justice de la rue va
bien au-delà que tout ce qu'il a pu vivre en prison. Son frère aîné, Tre, accepte à contrecœur une dernière "livraison", pour essayer de libérer sa petite amie et son frère de l'influence de ce
milieu sans avenir. Il en résulte une épopée tragique et sauvage où plusieurs vies se croisent sans le savoir et où les décisions prises les hanteront tous à jamais.
Five Thirteen est la preuve vivante que l’on ne peut pas faire de bons films en faisant tout plus ou moins à l’arrachée sans réellement faire attention à ce que l’histoire soit
cohérente. Ce que Quentin Tarantino avait réussi à faire avec des films comme Pulp Fiction c’est à nous raconter des histoires avec tout un tas de personnages
sauf que derrière il y avait un vrai fil conducteur et surtout, malgré le côté décousu, une vraie cohérence. C’est ce qui fait de ce film un chef d’oeuvre aujourd’hui. Mais Five
Thirteen se contente de faire tout un tas de choses particulièrement étranges et pas très efficaces en leur genre. Il faut bien avouer que le casting n’est pas très convaincant. Malgré
la présence très en forme de Danny Trejo (Machete), cela ne fait malheureusement pas tout. Ca cabotine jusque dans les petits rôles, que cela soit celui incarné
par Tom Sizemore ou encore celui de Gary Dourdan (CSI). Je pense aussi au héros, Tre incarné par Malik Barnhardt (8 Mile,
Réussir ou Mourir), un acteur qui n’est pas à la mesure du rôle qui lui incombe malheureusement. Je me demande encore pourquoi Five Thirteen est sorti en France
… au cinéma. Il n’y avait pas suffisamment de bons ingrédients, même pour un adepte des polars américains. Mais le réalisateur est français alors forcément ça aide énormément.
Ce n’est pas divertissant et cela manque cruellement de rythme. On a donc bien souvent l’impression que Five Thirteen se moque du spectateur et préfère alors nous plonger dans
l’ennui le plus total. Je crois que même avec toute la bonne volonté dont j’ai fais preuve, Five Thirteen n’est pas un bon film. Pourtant j’ai voulu aimer ce film, ne serait-ce
que pour son idée de base, celle de faire un film sans un vrai script. Mais plutôt en jouant avec les acteurs des situations où l’improvisation est sensé être le fort. Si le tout ne fonctionne
pas vraiment, c’était un pari audacieux. Je pense que ce qui a surtout desservi le film c’est le fait qu’il y ait eu de nouveaux acteurs introduits pendant le tournage ce qui a transformé le film
et qui a surtout donné un montage assez anarchique. Il est donc très difficile de s’y retrouver dans cette aventure qui manque cruellement de fond et de forme. Dommage car j’étais plein de bonne
volonté pour le coup mais tout ne peut pas fonctionner à tous les coups après tout. Ce serait trop facile. Il aurait certainement dû rester en France ce réalisateur à mon humble avis. Il y avait
beaucoup plus de choses à faire pour lui aussi qu’à l’étranger.
Note : 1/10. En bref, dommage qu’avec une bonne idée Five Thirteen soit finalement une mauvaise idée surtout très mal gérée.