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Année noire pour les moules de Charente-Maritime et Vendée

Publié le 12 juin 2014 par Blanchemanche
Après les huîtres, le cheptel de moules des bassins vendéens et charentais subit de spectaculaires taux de mortalité.
MYTILICULTURE EN BAIE D' YVES - Moules de bouchot de Fort Boyard - Recolte mecanique des moules s...

MYTILICULTURE EN BAIE D' YVES - Moules de bouchot de Fort Boyard - Recolte mecanique des moules sur pieu ( bouchot) avec grue et pecheuse - Philippe Michelet - Les Boucholeurs - Chatelaillon Plage - 17 - Charente Maritime


Cet été sur le port de la Rochelle et alentour, il sera difficile de trouver des moules locales : la fameuse « bouchot de Charron » qui grandit sur des pieux près du rivage ou même ces coquillages « de filières » élevés sur des cordes en pleine mer.Les premières comme les secondes ont connu des taux de mortalités hors du commun au début du printemps. « Des pertes de 90 à 95 % du cheptel dans la Baie de l’Aiguillon, en Vendée comme en Charente Maritime. Le sud, du côté de Fort Boyard, est heureusement moins affecté », affirme Benoît Durivaud, président du syndicat départemental des mytiliculteurs.

« CETTE SITUATION EST EXCEPTIONNELLE »

Jean-Pierre Baud d’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ne contredit pas ces chiffres. « Cette situation est exceptionnelle », déclare-t-il, ajoutant qu’elle ne saurait pour autant être rapprochée de la mortalité enregistrée depuis 2008 sur les huîtres, autre coquillage phare de la région. « L’agent pathogène qui touche les huîtres n’affecte pas les moules. Nous avons par contre des soupçons sur une autre bactérie du groupe vibrio splendidus présente dans le milieu ».Pour expliquer ces pertes, l’Institut s’est intéressé aux conditions environnementales : les tempêtes à répétition de l’hiver dernier, l’importante pluviométrie gonflant les cours d’eau se déversant dans la baie. « Nous avons observé une baisse de salinité de l’eau et une hausse des températures marines de 1 à 3° par rapport aux moyennes. Tout ceci a pu jouer en mars, période où les moules sont en reproduction et donc plus fragiles. »

DANS L’ATTENTE DE RÉPONSES… ET D’AIDES

Jean-Pierre Baud ne désigne pas une seule cause mais plusieurs, « une interaction entre ces différents facteurs qui, à plus long terme, amène à s’interroger sur les effets du changement climatique pour la conchyliculture ». L’étude d’Ifremer n’est pas encore achevée. Les professionnels de ce bassin mytilicole qui est le second de France après la Normandie (10 000 tonnes annuelles produites habituellement) attendent des réponses et surtout des aides.Contrairement aux éleveurs d’huîtres, les mytiliculteurs n’ont pas de stock pour amortir les coups durs, les moules commercialisées l’été sont celles de l’année. « Nous évaluons à 17 millions d’euros la perte de chiffres d’affaires cumulée de nos entreprises », déclare Benoît Durivaud.Le syndicat mytilicole espère obtenir, non seulement la reconnaissance de calamités agricoles mais davantage, un soutien financier exceptionnel de l’État et des collectivités locales pour passer cette « année noire ».Du côté d’Ifremer, on rappelle au public que les moules demeurées vivantes sont parfaitement propres à la consommation. Aucun autre bassin mytilicole français n’a été touché de pareille façon ce printemps que celui de la baie de l’Aiguillon.Agnès Marroncle (à La Rochelle)
AVEC CET ARTICLE: cle Inquiétude autour d’une nouvelle vague de mortalité des huîtres

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