Félix Kir est un homme politique du 20ème siècle. L’histoire a retenu qu’il fut maire de Dijon de 1945 à 1967. Pour célébrer les 50 ans de la création du vaste plan d’eau dont il fut l’initiateur, la mairie organise une série de festivités intitulées « 1964-2014 Le lac Kir fête ses 50 berges ! ».
Une bande dessinée d’une douzaine de pages est encartée dans le numéro de juin du magazine municipal. La biographie tourne vite à l’hagiographie. Félix Kir, maire, est mis en scène en tant qu’ecclésiastique. A une quinzaine de reprises, il est fait mention de son état de clerc. Une ceinture tricolore soutient la silhouette du ventripotent et remuant chanoine dès la première page du mini-album. Il est désigné, à chaque page, comme le « chanoine » et non comme « maire ». Chaque situation où Félix Kir est montré en action est l’occasion de mettre en valeur les qualités de celui qui s’enorgueillit d’être le dernier prêtre à porter la soutane à la tribune de l’Assemblée nationale.
S’agissant d’un document de communication, réalisé à la demande d’une institution publique, il ne peut
On ne peut que s’étonner que des élus qui portent la laïcité à la boutonnière et s’époumonent à vanter leur engagement laïque se soient embarqués avec allégresse et sans discernement dans une telle entreprise. C’est maintenant bien installé dans les pratiques. Il faut parler, en bien, la main sur le cœur, de la laïcité. Quand on bat une estrade, c’est une thématique qui, pense-t-on, va mettre tout le monde d’accord. Pour conduire les affaires, des petits arrangements sont supposés arrondir les angles. Le premier ministre s’en va canonner à Rome, les dîners du CRIF sont prisés et la rupture du jeûne est un lieu où il est bon d’être vu. La démarche laïque commande de traiter tout le monde de la même façon. Faire jouer un rôle officiel à la religion, ne peut que diviser. La démarche de la Laïcité est de rassembler. Il serait temps qu’élites et élus s’en rendent compte.