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Faire le lien en soi
Comme je le disais dans l’introduction, certaines situations sont propices à faire des liens en soi.
Mais qu’est-ce que faire des liens en soi ?
C’est mettre en rapport deux éléments à priori distincts et s’apercevoir qu’ils ont, en fait, du sens l’un pour l’autre. Ces éléments peuvent être des pensées entre-elles, des émotions entre-elles, des situations entre-elles, des émotions et des pensées, des situations et des émotions, des situations et des pensées, etc.
Bref, c’est faire un lien, un rapport, donner du sens « vu par soi » entre deux éléments.
Je parlais de situations propices à faire des liens en soi. Je pense bien sûr à toutes les formes d’accompagnements (dont la supervision fait partie), mais aussi la lecture d’un livre, l’observation d’un fait, le vécu d’une expérience inhabituelle, l’écoute d’une conférence inspirante, l’apprentissage de quelque chose de nouveau, un rêve nocturne, etc. Il y a en effet des tas de situations qui peuvent nous conduire à faire des liens.
D’ailleurs, toutes ces situations peuvent se cumuler entre elles. Par exemple, je peux avoir suivi une séance de supervision un jour, faire un rêve dont l’interprétation est liée de façon flagrante avec le sujet abordé le lendemain et lire un article ou vivre une expérience venant confirmer le tout quelques jours plus tard.
Bien sûr, je pense que l’accompagnement sur un mode coaching ou psy ou supervision ou autre créé précisément le cadre dans lequel ces liens sont générés. C’est un peu « fait exprès pour… »
Comment ça marche de faire le lien en soi ?
En fait, de ce que j’ai vécu aujourd’hui, il me vient une métaphore.
C’est un peu comme si j’avais créé avec mes superviseurs (oui, il y en deux. C’est sur un mode particulier et très sympa de supervision en duo) une nuée de papillons de nuit dans mon esprit. Ces papillons virevoltent au début dans tous les sens, sans but précis, au gré de leurs envies. Ces papillons sont toutes les nouvelles idées et pensées qui émergent au fur et à mesure de nos échanges, des questions qu’ils me posent, des feed-backs qu’ils me proposent ou des apports qu’ils partagent.
Et puis vient un moment où une lumière s’allume dans mon esprit. Elle peut venir pendant la séance, immédiatement après, le lendemain voire plusieurs jours plus tard. Peu importe en fait; Comme disait un vieux barbu aux cheveux blancs célèbre « Que la lumière soit… Et la lumière fut »
Et que se passe-t-il avec des papillons de nuit qui, soudain, voient une lumière s’allumer, quelque part ? Vous l’aurez deviné; ils se précipitent dessus.
Voilà le lien en soi est créé.
Bon, je vous vois venir. Vous allez à votre tour vous précipiter dans les commentaires pour me demander d’où vient la lumière ?
Je pense que c’est le deuxième effet Kiss Cool de l’accompagnement. En effet, le travail effectué pour créer les papillons de nuit agit aussi sur les interrupteurs qui allument la lumière. Et c’est quand vous, et uniquement vous, êtes prêt à appuyer sur cet interrupteur que la lumière jaillit.
Et voilà, la boucle est bouclée.
Le lien en soi est fait et une nouvelle voie s’ouvre alors.
Faire le lien à l’Autre
Dans cette histoire de lien, il y a aussi faire le lien à l’Autre. Pour le coup, c’est à peu près la moitié du contenu de ce blog. Tous les billets de la catégorie « Rapport à l’Autre » y sont consacrés.
Faire le lien à l’Autre requiert tout un ensemble de comportements et de croyances qui permettent à un individu de se lier à un autre.
En vrac je vous en cite quelques-uns :
- Considérer l’Autre comme un partenaire probable plutôt qu’un ennemi potentiel
- Ecouter plutôt que parler
- Ne pas couper la parole
- Sourire
- S’intéresser à l’Autre plutôt que parler de soi
- Pratiquer l’art de la petite conversation
- Voir l’Humain qui est derrière ses comportements
- Être un farouche partisan de l’accueil inconditionnel
- etc.
Le lien à l’Autre est plus fragile qu’il n’y parait. Il demande à être entretenu sur le long terme. Sans ce « travail » de maintien du lien, il s’étiole avec le temps et finit par se briser.
Le lien du début d’une relation est tel un fil de soie, fragile, léger et soumis aux perturbations extérieures. Il peut se briser facilement. Avec le temps, si nous en prenons soin correctement, le fil devient une ficelle, puis une cordelette, une corde (pas au cou SVP! ) et pourquoi pas un câble solide et résistant aux aléas de la vie.
Pour autant, il arrive aussi que les plus gros des câbles se rompent. Combien d’entre nous ont connu des relations (amoureuses, amicales, professionnelles ou autres) qui se sont terminées quasi du jour au lendemain et sans raison… apparente ? A ce constat, je vois deux hypothèses :
- L’entretien n’a plus été fait depuis un long moment. Le câble s’est rouillé, est redevenu fragile et a fini par céder sur une contrainte plus rude qu’à l’habitude.
- Si nous restons sur cette image du câble qui relie deux individus, il est possible que l’un des côtés du câble soit plus « développé» que l’autre. En fait, ce que l’un prenait pour « câble » vu de son côté, n’était en réalité q’une « ficelle » vu du côté de l’Autre. De fait, l’un des deux côtés peut se rompre plus facilement, sans forcément une grosse contrainte exercée sur lui.
Faire le lien avec le prochain billet
Pour finir sur une pirouette, je vous donne rendez-vous sur un prochain billet pour la suite de cette réflexion sur les liens. Il y sera question de faire le lien autour de soi et voir en quoi faire des liens peut aussi conduire… à en défaire.
A la prochaine fois… donc.
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