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Petits trucs efficaces de Tchop et Yamo

Par Wilntonga

Je n’aime pas les FastFood, mais pour Tchop et Yamo, j’ai fais une exception…comme d’ailleurs il m’arrive d’en faire avec les Mcdo, KFC et autres. Mais j’avais tellement entendu parler de ce concept que je voulais le toucher de mes propres doigts…

Quartier Tsinga, vers la nouvelle route Bastos à Yaoundé, le site de Tchop et Yamo se trouve en plein emplacement d’un ancien commerce d’une connaissance très proche…Les choses ont bien changé à Yaoundé, même si pas grand-chose n’a avancé depuis mon dernier passage. Mais bon, Tchop et Yamo est une belle bâtissse. Le style à l’extérieur est beaucoup plus celui qu’on peut retrouver dans les terrasses des restaurants libanais, tandis qu’à l’intérieur, il y’a une grosse volonté d’aller vers les design à la KFC ou à la Mcdo. Je m’installe avec Paule Auriane, ma princesse écrivaine qui me fait découvrir l’endroit.

La serveuse qui s’approche de moi est toute sourire, tenue de service impeccable, et un air professionnel dans sa démarche. J’aime cela…Paule Auriane m’explique comment ca marche et la serveuse prend le temps de m’expliquer la carte de menu. Ca faisait un moment que cette qualité de service, je ne l’avais pas vu dans des sites de restauration autre que les grands restaurants et notamment au Cameroun. Ma commande est prise et je prends le temps de faire la visite des lieux. Les écrans télé sur les divers murs de la salle rappellent la volonté du promoteur de Tchop et Yamo à passer à autre chose…De la musique africaine surtout…la chaine est bloquée sur Trace TV Africa. Je m’interroge.

Comment un opérateur camerounais a-t-il réussi ainsi à se démarquer dans ce secteur profondément marqué par l’amateurisme qu’est la restauration de rue. Parce que Tchop et Yamo…c’est avant tout cela…la restauration de rue revisitée. Une sorte de Fast food qui sert des repas qui étaient jusque-là presqu’exclusivement l’apanage de la rue camerounaise. Comme ces fameux « beignets-haricots-bouillie », un repas très populaire de la vie camerounaise fait de beignets de farine, d’un plat de haricot cuit à l’huile, et d’une bouillie de maïs.

A ma question initiale donc, les réponses commencent à se dessiner clairement.

Tchop et Yamo a joué sur un principe très simple : reprendre la cuisine de rue et la traduire dans un environnement de qualité. Résultat, vous avez la restauration traditionnelle de rue, transportée dans un cadre très détendu, propre et agréable.

Deuxième étape de la stratégie : les prix. Tchop et Yamo a joué sur un niveau de prix capable de séduire depuis le camerounais le moins nanti jusqu’au camerounais le plus fortuné. Un plat chez une vendeuse de fortune de « beignet haricot » tel que servi chez TEM coute environnement 200 FCFA (33 centimes d’euros). Chez Tchop et Yamo, il va couter autour de 600 FCFA (autour de 1 euros). Pour le consommateur, le prix psychologique reste correct dans la mesure où c’est le prix moyen que l’on dépense chez un restaurateur de rue ayant aménagé un espace interne et proposant un plat dit consistant…depuis la braiseuse de poisson ou le vendeur de porc au four jusqu’au petit maquis ou tourne dos nigérien du quartier Briqueterie. Mais c’est surtout deux à trois fois moins cher que ce que l’on peut dépenser dans un restaurant dit classique à Yaoundé. On comprend donc pourquoi la résistance est faible.

Troisième stratégie, le lieu : Tchop et Yamo a l’intelligence de se situer non pas dans les quartiers chics des villes où il est installé (ce qui aurait fait du concept un concept pour les riches), non pas dans les quartiers purement populaires (ce qui aurait fait de lui un concept de « bas peuple »), mais dans les lisières des deux mondes. Facilement accessible depuis les quartiers populaires, facilement accessibles depuis les quartiers chics sans être ni dans l’un, ni dans l’autre. Les trois sites à Douala et Yaoundé présentent tous cette caractéristique. Et ceux qui ne connaissent pas l’endroit le retrouvent sur tous les sites internet touristiques…Tchop et Yamo y est devenu le lieu où manegr le plus recommandé.

Quatrième stratégie, la démarcation du produit. Tchop et Yamo tient un discours très culturel pour se démarquer en même temps des concepts similaire en Europe et en Afrique. « Basé sur les valeurs culinaires africaines, ancré dans la tradition des fastfoods historiques, un fastfood qui vous apporte le Cameroun dans vos assiettes, refus de colonialisme, identité culturelle, etc. ». …bref un discours très coloré simplement pour dire que ce qu’on fait est différent…et ca marche.

Enfin, Tchop et Yamo joue sur les ingrédients de promotion puisés dans l’univers le plus rentable de la consommation camerounaise, la brasserie. Tout ceci est revu et corrigé dans un cadre plus soft. Par exemple, le réflexe de gagner en consommant est une donnée qui semble mettre les camerounais en mouvement qui semblent se sentir concernés par cette forme d’implication. Tchop et Yamo a donc son propre système de tombola à la consommation. Autre chose qui marche, la présence de jolies serveuses. Tous les maquis de Yopougon et les bars de Mini Ferme connaissent ce secret. Une autre recette encore, les dernières sorties musicales (diffusés de manière soft pour faire l’écart avec les bars et autres maquis) font effet.

Cela rappelle sans doute les éléments basiques du Mix Marketing….

Mon repas est servi…il faut le savourer…et le plaisir est au rendez-vous comme le nom de l’entreprise ne l’indiquait pas. Tchop et Yamo, manges et fais toi plaisir.

Le site web de la boite : http://www.tchopetyamo.com/


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