J'ai le regret des jours que j'ai vécus sans toi,
Sans te voir, sans t'aimer, sans te connaître même,
Mais je te réservais, comme un trésor suprême,
Le don de tout l'amour que je portais en moi.
Alors ne songeons plus aux heures envolées,
Où j'ai laissé mon cœur s'attendrir et pleurer ;
Sans doute j'attendais le temps de t'adorer
Avec toute l'ardeur des âmes désolées.
Et voici qu'est venu l'instant délicieux
Où je me sens t'aimer, et mon cœur s'émerveille ;
De ma sombre torpeur, enfin, je me réveille,
J'ai retrouvé la vie au profond de tes yeux.
Ida Faubert