Mercato : Enthousiasme et idées claires!

Alors que la Coupe du Monde 2014 bat son plein, le mercato mondial va au ralenti. La compétition au Brésil attire toute l’attention : joueurs, dirigeants, agents, journalistes, tifosi… tous ont les yeux rivés sur le Mondial. C’est avec calme et patience que l’AC Milan s’occupe du mercato. Après avoir officialisé Inzaghi, la totalité de son staff, les arrivées d’Agazzi, Alex, Menez et le rachat de Poli, les prochains jours seront consacrés à Rami et aux copropriétés, en attendant la décision de Kakà et les premiers départs. Milan avance doucement mais surement.

INZAGHI : ENTHOUSIASME CONTAGIEUX
Adriano Galliani a confirmé l’impression générale : Mister Superpippo Inzaghi est déchainé. Depuis qu’il a été choisi par les dirigeants pour entrainer l’AC Milan, il s’est mis à travailler sans arrêt, avec l’acharnement, la grande détermination et l’enthousiasme contagieux qui le caractérisait déjà en tant que footballeur.

En très peu de temps, il a rencontré deux fois Berlusconi, il a discuté avec Lady B des projets commerciaux, il a construit son staff (technique, athlétique et médical) avec lequel il a planifié la nouvelle saison, il a salué la Primavera et il est en contact permanent avec Galliani avec qui il a déjeuné et diné tous les jours durant deux semaines.

Inzaghi commence son aventure sur de bonnes bases : contrairement aux deux saisons précédentes, l’entraineur a la confiance et le soutien total de la société. Pippo est fédérateur : après les divisions et guerres internes, il fait l’unanimité et est celui qui réunit tout le monde en un ensemble, sous le signe de l’enthousiasme, y compris Berlusconi qui semble visiblement conquis.

Depuis quelques jours, il est en vacances mais pour ce malade de football, qui vit, pense, boit, mange, rêve et parle football 24h/24, on imagine qu’il garde son téléphone allumé, prêt à dégainer à tout moment. Perfectionniste à tous les niveaux, il veut être au courant et impliqué dans toutes les décisions.

LE STAFF D’INZAGHI
Mister Inzaghi s’est personnellement impliqué dans la création de son staff. Il s’est montré décisif pour convaincre Tassotti à rester adjoint (il a prolongé jusqu’en 2016) alors que ce dernier avait promis à Allegri de le suivre. Inzaghi a également convaincu Daniele Tognaccini à travailler à nouveau sur le terrain alors qu’il travaillait pour Milan Lab : il sera préparateur athlétique avec Bruno Dominici.

Pippo a fortement voulu Alfredo Magni comme entraineur des gardiens. Il s’agit d’un entraineur qui a formé des jeunes gardiens prometteurs tels que Leali (Juventus) et Gori (Milan Primavera) : un signe que Milan misera toujours plus sur la formation des jeunes.

En plus du méthodologue Fulvio Fiorin et des collaborateurs tactiques Andrea Maldera et Nicola Matteucci, c’est surtout la présence de Giovanni Vio qui est remarquée. En Italie il est appelé « le magicien des balles inactives » : pour lui c’est un culte, une science. Il en a écrit un livre où il expose sa philosophie : les phases arrêtées, c’est potentiellement 30% de buts inscrits en plus.

L’entraineur Zenga a dit un jour : « Avoir Vio dans son staff, c’est comme avoir un attaquant de 20 buts par saison. En une saison une équipe a en moyenne 200 balles arrêtées. Pourquoi ne pas en profiter? » Il a ensuite travaillé avec Montella à la Fiorentina qui a inscrit de nombreux buts sur phases arrêtées. Vio connait 4830 combinaisons différentes qu’il aime enseigner durant des séances entières d’entrainement. Corners, coups francs, remises en jeu : toutes les situations y passent, que ce soit en phase offensive ou défensive. Cela tombe bien, il s’agissait du gros point faible de Milan ces dernières années.

OBJECTIF ET MERCATO
L’arrivée d’Inzaghi semble avoir secoué tout l’AC Milan. La vague d’enthousiasme a emporté Galliani mais aussi Berlusconi, qui a retrouvé la passion qui manquait depuis longtemps. Il y a la volonté de la part de tous de relancer Milan après les déceptions de ces dernières années : trois saisons sans titre.

Difficile (pour ne pas dire impossible) voir un Milan hautement compétitif tout de suite. La prochaine saison devra être celle de la relance avec comme objectif minimum le podium : tous répètent le même refrain, Milan doit retrouver la Champions League.

Après les officialisations d’Agazzi, Alex, Menez et Poli (mais aussi la confirmation de Cristante), les prochains jours devraient être ceux de Rami. Lundi ou mardi, il devrait y avoir le rendez-vous décisif avec les dirigeants de Valence : la ferme volonté du joueur de rester Rossonero a fait la différence. Galliani devra s’occuper également des copropriétés avant le 20 juin.

Le cas le plus épineux est celui de Paloschi. Chievo offre 3,5M mais payables en 5 ans : à ces conditions Milan refuse. Le risque d’aller aux enchères est élevé Il serait plus intéressant pour le club de le racheter et éventuellement le vendre 6-7M à Palermo qui est très intéressé. Ou le garder si seulement il est possible de vendre Matri (…). La seule copropriété qui pourrait être renouvelée est celle de Saponara qui rejoindrait cependant Parme pour avoir plus de temps de jeu.

Parallèlement Milan attend toujours la décision de Kakà. Après San Paolo, le club de Gremio s’est montré intéressé. Galliani veut une réponse rapidement pour planifier la suite du mercato. Ces derniers jours, Milan a créé la surprise en entamant des contacts avec Verona pour l’achat de Juan Iturbe. L’Hellas a levé l’option d’achat de 15M à Porto et veut réaliser une grosse plus-value. Son prix est fixé à 25M et le joueur intéresse de grands clubs : Milan, Juve, Napoli, Rome, Real Madrid.

Cela semble presque irréel de voir Milan dans le coup mais les contacts ont bien eu lieu. Cependant l’opération est très complexe. Premièrement à cause de la concurrence. Deuxièmement car Milan doit d’abord vendre : les départs de Kakà et Robinho permettraient d’économiser 13M en salaire, 21M si on ajoute Mexès, sans oublier d’autres départs (Constant, Zaccardo, Essien, Birsa, Matri, Nocerino, Niang en plus d’Amelia, Coppola, Silvestre, Emanuelson et Taarabt qui ont déjà salué). Peu d’entre-eux auront besoin d’être numériquement remplacés. L’investissement est important mais serait vite rentable, notamment grâce à l’age (21 ans) et au faible salaire du joueur.

Engager Iturbe signifierait avoir de l’ambition : un talent incroyable entre vitesse et drible qui permettrait un saut de qualité. Avec un milieu de bon niveau supplémentaire, Milan aurait les armes pour rivaliser avec le top 3 de Serie A. Le mercato ne fait que commencer, mais pour une fois, Milan semble avoir de l’enthousiasme et les idées claires.