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Le ministre Le Drian rassure Eurosatory en annonçant le programme Scorpion

Publié le 17 juin 2014 par Toulouseweb

Il y a eu deux temps bien distincts pour la premičre journée du salon Eurosatory qui se tient ŕ Villepinte au nord-est de Paris. A l'ouverture, dans les allées, on rencontrait des présidents de sociétés moroses se demandant ŕ quelle nouvelle réduction de crédits ils allaient ętre soumis. Puis sur le coup de 16h est arrivé Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense incontestable dans son domaine avait, dans sa serviette, une trčs bonne nouvelle. Le Drian a annoncé qu'il s'apprętait ŕ lancer le programme Scorpion. Voici la phrase exacte prononcée par le ministre : Ť Fort des engagements du président de la République en faveur du budget de la Défense, je m'appręte ŕ lancer le programme Scorpion ť.
De quoi s'agit-il exactement ? Tout simplement de doter l'armée de terre de capacités d'actions de premier rang au combat c'est ŕ dire d'intégrer tous les systčmes d'informations en un seul. Ces plate-formes de dialogue informatique seront installées sur de nouveaux engins notamment un véhicule blindé multi-rôles (VBMR). Il était temps, les véhicules de l'avant blindés (VAB) ont plus de 40 ans d'âge, ils fonctionnent toujours. Bravo aux mécanos militaires ! Le VBRM sera un véhicule de 6 roues motrices faisant un peu moins de 20 tonnes et dont le prix tournera autour de 1 million d'euros l'unité. La loi de programmation militaire (LPM) prévoit 2080 VBMR, les 92 premiers seront livrés ŕ partir de 2018. 200 chars Leclerc seront modernisés avant 2025. Dans l'entourage des industriels spécialisés dans l'armement terrestre comme Nexter, Renault Trucks Defense et MBDA, on a retrouvé un certain sourire de męme que dans les rangs de l'armée de terre.
Reste que 2 dossiers restent ouverts : ils concernent les drones et les fusils qui équipent les fantassins. Pour les drones, on sait que l'armée de l'air, complčtement démunie notamment au Mali, a commandé une douzaine de Reapers ŕ l'américain General Atomics. Mais la commande n'est pas totalement finalisée, il manquerait quelques documents au dossier. Enfin, pour remplacer le fameux fusil Famas, une commande de 90 000 exemplaires est prévue. Notification sera donnée l'année prochaine, l'entrée en vigueur ŕ partir de 2017. Pour Christian Mons, président du Gicat, on ne se réjouit pas si vite. Ce dernier déclarait ŕ notre confrčre Les Echos hier matin : Ť La parole des politiques est souvent prise en défaut. J'ai peur que Bercy reprenne d'une main ce qu'il nous a donné de l'autre ť.
Et de citer les moyens habituels pour bloquer les contrats que ce soit par collectifs budgétaires ou par des reports de crédits. Cela dit Christian Mons reste honnęte : Ť Nous n'avons pas encore rencontré de catastrophes. Le chiffre d'affaires du Gicat est plutôt stable, de l'ordre de 5 milliards d'euros ŕ l'export ť.
L'autre grande nouvelle du jour, c'est la décision d'Airbus Group et de Safran de créer une co-entreprise. Le but : regrouper les intervenants de la filičre Ariane actuellement trop éclatée et qui, de ce fait, doit faire face ŕ des coűts supplémentaires excessifs. Tom Enders et Jean-Paul Herteman ont signé l'accord ŕ 8h hier matin dans le bureau du président Hollande, prouvant ainsi que la politique industrielle est bien de son ressort.
On l'a compris, il s'agit d'une offensive anti-Musk. Elon Musk, l'industriel israélien, qui pour l'instant réussit tout ce qu'il touche ( les voitures électriques Telsa et les paiements électroniques Paypal) s'est lancé dans la mise en orbite de satellites ŕ bas coűt. Il fait un malheur actuellement chez les fabricants de satellites avec son systčme Space X. Airbusgroup et Safran se sont mis au travail dčs hier pour faire une Ariane 6 plus compétitive que les deux compčres espčrent voir choisie par la conférence des ministres de l'ESA en décembre ŕ Luxembourg.
Enfin, je vous disais la semaine derničre le bonheur de cette journée passée ŕ la Ferté Alais ŕ voir voler les plus beaux avions du temps des hélices. A peine avions-nous quitté les lieux qu' un orage de gręle a percé les toits et endommagé sévčrement les avions faits de bois et de toiles. Les dégâts sont considérables et je me fais volontiers le relais de aéro-club de France qui organise une campagne de dons Ť pour sauver le musée vivant ť que constitue l’Amicale Jean Salis.
La chronique aeromorning.com de Gérard Jouany

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