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Faut-il craquer pour une liseuse numérique ?

Par Murielle Etc... @byEtCetera

Depuis quelques années, les liseuses numériques sont partout. Nombreux sont ceux qui prédisaient la mort du livre papier à leur arrivée, et tout aussi nombreux sont ceux qui sont convaincus que ces petites tablettes ne survivraient pas sur le marché déjà saturé des gadgets électroniques en tous genre. Alors, faut-il céder aux sirènes de ces nouveaux appareils ? Les liseuses électroniques, gadget futile ou accessoire indispensable ? En ce qui me concerne, j’ai choisi mon camp et je vais vous faire la liste très subjective des avantages et inconvénients de ces tablettes, afin que vous puissiez vous faire votre idée et décider si oui ou non, les liseuses sont faites pour vous.

liseuse

Une liseuse numérique ? Mais c’est quoi ?
Tout d’abord, il ne faut pas confondre les liseuses numériques avec les tablettes tactiles. Alors oui, on peut lire un livre électronique (eBook pour les intimes) sur un iPad, une Galaxy Tab ou sur une tablette Kindle Fire. Mais une liseuse numérique, ce n’est pas ça. Ces appareils, tout comme nos bons vieux écrans d’ordinateur, sont rétro-éclairés. Autrement dit, leurs écrans diffusent de la lumière pour qu’on puisse voir ce qu’il y a dessus (application, film, magazine ou eBook), et très vite ça fatigue les yeux.

Une vraie liseuse numérique, au départ, n’est prévue que pour la lecture. Il est rare de pouvoir y regarder une vidéo et en général, si elle se connecte sur internet, c’est pour que l’utilisateur puisse télécharger de nouveaux livres et pas vraiment pour lire ses e-mails ni pour surfer. La particularité de ces liseuses, c’est que leur écran est fait en papier électronique, ou e-paper en anglais. Ce type d’écran, dont le but est d’imiter l’apparence d’une feuille imprimée, n’a pas besoin d’être rétro-éclairé pour qu’on puisse lire son contenu, et il consomme de l’énergie uniquement lorsque l’on change l’affichage de la page. Ce qui correspond le plus souvent à appuyer sur un bouton afin de tourner la page du livre que l’on est en train de lire. Le reste du temps, ce qui est a l’écran reste affiché indéfiniment et ne consomme pas d’électricité.

Quels sont les avantages et inconvénients des liseuses numériques ?
Comme nous venons de le voir, l’avantage des liseuses par rapport aux tablettes, c’est en premier lieu qu’elles ne fatiguent pas du tout les yeux puisqu’elles ont besoin de la lumière environnante pour être fonctionnelles. Ce qui nous amène au premier inconvénient : dans l’obscurité, on ne peut pas du tout voir ce qui est écrit dessus à moins que l’écran soit éclairé par une petite lampe. Cela dit, un livre papier non plus on ne peut pas le lire dans le noir, alors est-ce vraiment un inconvénient ?

Un autre avantage des liseuses, c’est leur capacité de stockage. Sur certaines, on peut charger des milliers de livres, et même lorsque la carte mémoire est pleine la liseuse fait toujours le même poids. Il y a quelques années je suis partie en voyage à l’autre bout du monde et pour m’occuper pendant les looooongues heures de vol (17h sans compter les escales, ça peut effectivement faire long) et pendant les séances de bronzette sur la page, la moitié de ma valise était remplie de bouquins. Des sagas de 500 pages pour m’aider à passer le temps, mais qui n’ont pas été suffisantes pour couvrir l’ensemble du séjour. Je me suis donc retrouvée à trimballer partout une valise super lourde (des pavés littéraires, ça pèse !) et trois jours avant la fin, j’avais fini de tout lire et je n’ai pas pu me réapprovisionner car il n’y avait pas de librairie sur mon île paradisiaque. Hé bien croyez-moi, le retour en avion m’a paru bien long ! Et à ce moment-là, j’aurais bien aimé transporter plutôt une liseuse numérique car j’aurais pu mettre plus de choses dans ma valise, et cette dernière aurait été bien plus légère.

L’allusion aux îles paradisiaques du bout du monde nous amènent à un inconvénient souvent décrié : comme c’est électronique, ça marche sur batterie, n’est-ce pas ? Alors on lit quoi quand ça tombe en rade ? Réponse : plus rien. Mais il faut tout de même se rappeler que les liseuses, comme expliqué plus haut, consomment très peu d’énergie. Leur batterie peut donc facilement durer plusieurs semaines, voire plus d’un mois, sans se vider. Bien sûr, si l’on est un(e) grand(e) lecteur(trice), la durée de vie d’une charge peut se réduire de moitié. Mais entre nous, vous faites avec votre téléphone ou votre ordinateur portable comment quand vous voyagez ? Vous le rechargez tous les soirs à l’hôtel, ou bien vous vous promenez avec une batterie d’appoint, pas vrai ? J’en connais même qui utilisent des chargeurs solaires fixés sur leur sac à dos lorsqu’ils font un trek dans le désert ! Hé bien les liseuses électroniques, c’est pareil. Il suffit d’anticiper un peu les périodes de chargement, et il y a fort à parier que la vôtre ne vous abandonnera jamais au moment crucial de votre livre.

Le dernier point fort de ces appareils parlera à ceux et celles qui, comme moi, sont myopes comme des taupes. Comme on lit sur un écran, il est possible de réduire ou d’augmenter la taille de la police et de régler différents paramètres d’affichage comme les interlignes ou l’espacement des paragraphes. Quand on a goûté aux joies de la lecture d’un texte en police 48, difficile de revenir en arrière

;-)

Mais alors, il n’y a que des avantages ?
Malheureusement non. A cause des trop nombreux a priori“Bouh, c’est trop triste, le livre va disparaître, qu’est-ce que je vais mettre sur mes étagères ?” – et de la frilosité du marché de l’édition, lorsqu’on est francophone on est souvent confronté à un problème de taille : la pauvreté du catalogue de livres électroniques disponibles en langue française. Et lorsqu’on trouve celui qu’on cherche, l’écart minuscule et totalement ridicule qu’il y a entre le prix du livre papier et le prix de sa version électronique. A quoi bon se passer du support papier si c’est pour économiser seulement deux ou trois euros au passage ? Et qu’est-ce qui justifie que l’on paie quasiment le même prix que la version papier alors qu’aucun imprimeur n’est intervenu dans le processus et qu’on n’a pas abattu d’arbres pour fabriquer les feuilles de la version numérique d’un livre ? J’aime lire mais je préfère voyager léger, et puis je n’aime pas entasser des romans que je ne relirai probablement plus jamais sur mes étagères. Mais ce confort-là, je ne le veux pas à n’importe quel prix.

Heureusement, nos amis anglo-saxons ont fait preuve de bien plus de bon sens : chez eux, la version électronique d’un essai ou d’un roman coûte en général 40% moins cher que la version papier. Conséquence de cette politique tarifaire ? Un géant de l’édition américain affirme faire près de la moitié de son chiffre d’affaire grâce à la vente des eBooks. Cela signifie que quelque soit le support, les gens continuent de lire. Si un jour, les liseuses “tuent” les livres, cela ne se fera pas au détriment de la lecture.

En ce qui me concerne, je lis même beaucoup plus (en anglais et en français) depuis que j’ai mon Kindle. J’attends juste avec impatience (et une bonne dose d’espoir) que les librairies physiques s’équipent un jour de bornes wifi à partir desquelles tout un chacun pourra acheter et télécharger la version numérique des livres repérés en flânant dans les rayons du magasin.


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